« Dans l’hexagone, le buste de Marianne symbolise la République, à Mayotte une femme de chair et de sang a su incarner à la perfection les valeurs de la République », a déclaré Yaël Braun-Pivet lors de la cérémonie d’hommage rendue à la plus célèbre des chatouilleuses, Zena M’déré, à Pamandzi, sa ville natale. Pour son 35ème déplacement dans les territoires français et son 2ème dans les Outre-mer, après la Guyane, la présidente de l’Assemblée nationale a tenu à assister à cette cérémonie d’hommage en saluant « le courage et la détermination de Zena M’déré » qui, rappelons-le, a écopé d’un an de prison avec sursis à l’époque pour avoir manifesté avec vigueur la volonté que son île soit rattachée à la France. Le célèbre « Non karivendzé ! » (« Non il n’en est pas question ! »), que l’on entend encore retentir à l’heure actuelle dans la bouche de nombreux Mahorais, vient d’elle. Fervente « Soroda » (les Mahorais qui souhaitaient rester Français à l’inverse des « Serrez-la-main » qui souhaitaient être rattachés aux Comores), Zena M’déré est parvenue à ses fins et a ensuite été à l’origine du Mouvement Populaire Mahorais (MPM) qui a milité pendant des années pour la départementalisation de l’île.
Yaël Braun-Pivet a saisi l’occasion de cet hommage pour rappeler l’importance de l’égalité Homme-Femme au sein de la République et a déclaré vouloir être « la « pérésidenti » garantissant aux femmes les mêmes droits que les hommes ». Son accueil au sein du « Pamandzi ha shiwawa », le quartier historique des Sorodas, a été très chaleureux et fidèle aux traditions mahoraises : chants, danses et colliers de fleur à foison ! Ce qui n’a pas empêché la députée Estelle Youssoufa, se présentant comme « une héritière de Zena M’déré », de rappeler au micro les différentes crises que subit Mayotte à l’heure actuelle.
A la rencontre de la jeunesse de l’île
Yaël Braun-Pivet s’est ensuite rendue en Grande-Terre, à la MJC de Kaweni, pour rencontrer les jeunes du RSMA, du SNU et de l’association Hip-hop Evolution. Elle a passé un certain temps à échanger avec ces jeunes, leur demandant l’origine de leur vocation et leurs projets d’avenir. Une conversation naturelle devant une jeunesse à l’aise en français et avide de faire bonne impression devant cette représentante de l’Etat français. Les jeunes du RSMA ont même chanté un hymne à la France sur scène et les danseurs de Hip-hop Evolution lui ont offert un mini show.
L’atmosphère était moins bon-enfant à la MJC de M’gombani où une réunion de près de 2h s’est tenue avec des parents d’élèves et des responsables d’associations de parents d’élèves. Si nous ne connaissons pas le contenu exact des échanges (la presse était exclue de cette séquence à l’exception de RFI), Yaël Braun-Pivet a déclaré à l’issue de cette réunion que les parents lui ont fait remonter les grosses problématiques à auxquelles leurs enfants étaient confronté : sécurité en premier lieu, bien sûr, mais aussi les problèmes de niveau scolaire. « Les parents sont extrêmement inquiets et s’organisent pour assurer eux-mêmes la sécurité de leurs enfants aux abords des établissements scolaires. En tant que parents, l’avenir de ses enfants est quelque-chose de viscéral donc il était important qu’on prenne ce temps d’échange pour qu’ils nous fassent part de leur vécu », a-t-elle conclu.
Nora Godeau