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Sport : Contre les violences, la CRDS prend « le taureau par les cornes »

La Conférence Régionale des Sports, instance récente à vocation de gouvernance territoriale des sports, s’est réunie ce lundi 8 janvier pour tenter de trouver des solutions au problème des violences qui éclatent régulièrement à Mayotte en marge des manifestations sportives. Plusieurs idées ont été lancées, mais des réunions ultérieures devront être réalisées pour finaliser les protocoles.

Hervé Derrache, le DTPN, a assisté à la réunion.

Même si, de l’avis de tous ses membres, le Sport ne sert que de prétexte aux bandes rivales pour s’affronter, la CRDS a néanmoins estimé qu’elle avait un rôle à jouer pour tenter d’éviter les violences qui éclatent en marge des manifestations sportives. Madi Vita, à la fois président du CROS et de la CRDS, a tiré la sonnette d’alarme et réuni le CROS samedi dernier afin que ses membres fassent des propositions lors de la réunion de ce lundi après-midi au rectorat. « On ne va pas réinventer l’eau chaude, mais l’idée est que la communication circule mieux entre les ligues, les clubs et les instances étatiques afin de mettre en place un dispositif de sécurité optimum », a déclaré Madeleine Delaperrière, directrice de la DRAJES (Direction Régionale Académique de la Jeunesse et des Sports) à l’issue de la réunion. Hervé Derrache, le Directeur Territorial de la Police Nationale (DTPN) y assistait également ainsi que de nombreux élus de l’île, des représentants de la préfecture et les présidents des principales ligues sportives. On a néanmoins regretté l’absence de la gendarmerie, pourtant directement concernée par la problématique. Aucun représentant du monde économique n’était non plus présent (la CRDS devrait théoriquement en compter quelques membres).

Faire remonter une « analyse des risques »

Suite à l’affrontement ayant mené à un mort et un blessé grave en marge d’un match de foot, Madi Vita a tiré la sonnette d’alarme.

Lors de la réunion de ce samedi, les membres du CROS avaient proposé que l’ensemble des évènements sportifs de l’île soient encadré par la police municipale. « Il faudrait voir avec les municipalités, mais cette idée ne me paraît pas réaliste. Ce qui est possible en revanche et dont nous avons parlé lors de la réunion, c’est de faire remonter à la police nationale une analyse des risques de violences en fonction des évènements sportifs. Si le risque paraît élevé aux ligues et clubs, alors nous pouvons déployer un protocole de sécurisation du match », a déclaré Hervé Derrache. « Nous sommes même prêts à sécuriser les déplacements », ajoute-il.

D’autres idées ont été évoquées au cours de cette réunion qui a duré près de 2h30. L’idée d’intégrer les jeunes fauteurs de trouble à l’organisation des manifestations sportive, évoquée par le passé mais abandonnée depuis longtemps, a été remise sur le tapis. « L’élu de l’Association des Maires nous a fait remarquer que plus les jeunes se sentaient rejetés et plus il s’ingéniaient à créer de la violence autour des évènements sportifs », a déclaré Madeleine Delaperrière. « Les intégrer à l’organisation pourrait être une solution, mais on est aujourd’hui face à une telle crise de confiance que ça reste délicat à mettre en place », ajoute-elle.

En tout cas une prochaine réunion « technique » sera tenue pour formaliser les procédures évoquées ce jour et les diffuser. Le CRDS s’engage ensuite à suivre leur application. Plusieurs réunions seront nécessaires avant de réellement voir se concrétiser les idées évoquées lors de cette première réunion de l’instance sur le sujet. « C’était une réunion structurante. Nous sommes tous en phase pour pour trouver des solutions afin que les violences cessent d’impacter le monde du sport », a conclu Chanfi Arbabiddini, élu de l’association des maires.

N.G

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