25.8 C
Mamoudzou
mercredi 22 janvier 2025

International : La crise sécuritaire s’intensifie en mer Rouge

Depuis le début de ce mois de décembre, le groupe des rebelles yéménites, les Houthis, multiplie ses attaques en ce stratégique et international corridor maritime. Des attaques qui se voulaient initialement à l’encontre exclusive des navires israéliens, en représailles du conflit mené contre la Palestine et le Hamas. Implicitement soutenue par l’Iran, notamment en matière d’armement, il semblerait que cette milice — issue d’une branche du courant religieux chiite — ait élargi sa marge de manœuvre revendicative entrainant, ce mardi 26 décembre dernier, l’attaque par drones de la ville portuaire israélienne d’Eilat mais également, par missiles, du porte-conteneurs United VIII de la compagnie MSN, navigant en mer Rouge depuis l’Arabie saoudite et à destination du Pakistan. La compagnie suisse précitée ayant déclaré par communiqué officiel qu’aucun membre de l’équipage n’a été blessé et que le navire se trouve désormais en lieu sûr en expertise.

Selon les informations du Pentagone, depuis le début du conflit israélo-palestinien, les rebelles Houthis ont déjà lancé, via drones et missiles, près d’une centaine d’attaques, ciblant notamment 10 navires marchands (illustration/DR)

Une régionalisation évidente du conflit israélo-palestinien ?

C’est en tout cas ce qu’ont très rapidement craint beaucoup de pays et ce, dès le début de l’officielle offensive, le 7 octobre dernier. Une régionalisation en l’occurence, dans ce cas précis, zone maritime mer Rouge ramifiée, pour laquelle les États-Unis ont appelé à une coalition navale en ce début décembre en vue d’y protéger la libre circulation des navires marchands. Une sorte de mission Atalante*, plus exclusivement liée à la lutte contre la piraterie, et tout de même estampillée à la sauce américaine, dont on dénombre déjà 20 nations engagées telles que le Canada, les Pays-Bas, les Seychelles, la Grèce ou encore l’Italie, la France et les États-Unis donc. Les États-Unis qui ont annoncé, via leurs réseaux sociaux US Navy officiel, avoir abattu dans les dernières 24 heures, « 12 drones d’attaque, 3 missiles balistiques anti-navires et 2 missiles de croisière d’attaque terrestre dans le sud de la mer Rouge, tirés par les Houthis » .

Et Mayotte dans tout ça ?

De par son positionnement géographique, son insularité et son indiscutable dépendance à l’importation de produits — principalement maritime — notre petit caillou, comme bon nombre de pays d’ailleurs, se voit déjà impacté en termes de délais et de coût. Des délais légitimement rallongés, sachant que les principaux armateurs internationaux, ayant nobles aspirations majeures à « assurer la sécurité des équipages, des navires et de leurs marchandises », préfèrent redéfinir certains itinéraires, privilégiant désormais le Cap de Bonne Espérance à celui du Canal de Suez. Des miles supplémentaires, tout comme une consommation de carburant, des temps d’attente et des réévaluations de primes d’assurance, spéciales catégorisation guerre, qui vont de pair. En somme, une inflation des tarifs fret déjà notable aux dires des différents professionnels locaux contactés, ce mercredi, avec de surcroit une moyenne de livraison entre 10 à 20 jours supplémentaires.

Le port de Longoni et les professionnels locaux qui gravitent autour du transport maritime international commencent à être impactés

Ce nouveau volet met en lumière l’impact géo-politique international d’un tel passage stratégique qui relève quasiment du monopole. Un monopole plutôt coûteux, tant en termes purement pécuniaire que sécuritaire, en une zone du globe tristement connue pour ses instabilités et conflits historiques, en plus d’une disparité économique. 

MLG

 

* L’opération Atalante est une mission diplomatico-militaire impulsée par la France, mise en œuvre par l’Union européenne, afin de lutter contre l’insécurité et la piraterie, notamment provenant des côtes somaliennes, dans les zones océan Indien et golfe d’Aden

Comparatif et alternative, à la route via Canal de Suez, depuis les Pays-Bas vers l’insularité asiatique de Taïwan. Le Cap de Bonne Espérance rallongeant les miles et jours de navigation (DR/BBC)

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

« On nous refuse tout », le cri d’alerte des professionnels de santé libéraux de Mayotte

Un mois après le passage du cyclone Chido, les professionnels de santé libéraux dénoncent des conditions de travail "toujours intenables".

L’utilité des rapports parlementaires sur la gestion des risques naturels en Outre-mer

Le 27 mai 2024, il y a donc 8 mois, la commission d’enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d’outre-mer de l’Assemblée rendait son rapport. Idem pour la Délégation sénatoriale aux Outre-mer. Des feuilles de route sur les écueils à éviter et les préconisations à suivre. Avec en préalable, l’installation d’un radar météo.

Justice : un an d’emprisonnement avec sursis pour « un stagiaire du vol »

e tribunal judiciaire de Mamoudzou retrouve petit à petit son rythme habituel après Chido. Ce mardi, un jeune homme de 22 ans a été jugé pour vol et tentatives de vols pour des faits qui se sont déroulés entre 2022 et 2024. Le sang du prévenu avait été retrouvé à La Poste, l’Association pour le Droit à l’Initiative Economique (ADIE) et la bibliothèque de Dzoumogné.

À Mayotte, les prix des billets d’avion s’envolent…

Lors du passage du cyclone, l’aéroport a été ravagé, provoquant l’isolement aérien de l’île pendant plusieurs jours. La reprise des vols commerciaux le 1er janvier a permis à des familles séparées pendant le cyclone de progressivement se retrouver. Malgré cela, certains habitants tardent toujours à rejoindre l’archipel, en raison de la cherté des billets d’avion.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com