Au lendemain de ce triste et énième incident ayant entrainé la mise en danger directe de personnels hospitaliers, rattachés à la cellule Service d’aide médicale urgente de Mayotte, la directrice de ce même service, avait donc annoncé, dès le soir suivant, la fin des interventions de nuit pour ses équipes et ce, « jusqu’à nouvel ordre ». Un nouvel ordre manifestement très prompt au regard des alternatives sécuritaires proposées dès ce mercredi 20 décembre. « Les autorités compétentes semblent nous avoir entendu. Je vous confirme dès ce soir, la reprise des Smur, avec mise en place d’un protocole bien ciblé venant se greffer au véhicule en intervention par un appui police ou gendarmerie en fonction de la zone d’intervention » indique la directrice concernée, le docteur Nora Oulehri. Bien qu’encourageant sur le papier, ce protocole ne semble guère faire l’unanimité immédiate auprès des praticiens urgentistes, direction incluse : « On attend de voir, je suis un peu septique comme d’autres mais prête à tenter ce crash-test en espérant que cela marchera. Je demeure toutefois en hyper vigilance et rétracterai au besoin notre service de nuit s’il y a le moindre incident« .
Cette appréhension, c’est quelque chose de désormais bien palpable et ce, à échelle de tout le personnel hospitalier de Mayotte qui nous témoignait encore hier, appuyant la manifestation des urgentistes ,leur crainte quotidienne pour se rendre sur leur lieu de travail et en sortir. Une crainte formulée à l’unisson, rappelons-le, le 14 décembre dernier, notamment auprès du Préfet de Mayotte, pour laquelle une tribune (voir ci-dessous) a d’ailleurs été rédigée, rencontrant forte mobilisation de signataires.
Bien au delà du service Samu, ce sont donc des actes forts et des moyens concrets qui sont toujours attendus en espérant que cette première étape de protocole sécuritaire puisse avoir la saine efficience escomptée.