Femmes d’avenir : faire briller les femmes entrepreneurs au-delà des frontières de Mayotte !

Faire briller les femmes entrepreneurs au-delà des frontières de Mayotte est l’une des grandes ambitions de l’association Femmes d’avenir. Celle-ci organisait une journée d’échanges ce mardi matin dans les locaux de Mayan’art dans le but notamment de trouver des financeurs pour ses nombreux projets.

Opérationnelle depuis le 8 mars 2022, l’association Femmes d’avenir a toutefois commencé à poser ses jalons il y déjà quelques années avec notamment l’organisation d’un webinaire en 2021 qui a réuni une cinquantaine de femmes mahoraises. « En montrant la culture mahoraise et le dynamisme des femmes de notre île à l’extérieur de nos frontières, on attire des investisseurs qui peuvent nous aider à porter l’association », a déclaré Maïmounati Moussa Ahamadi, la présidente de l’association. Celle-ci a également évoqué l’action qu’elle a mené à Bruxelles devant les députés européens en leur présentant plusieurs femmes très actives sur l’île. « Ce qui a marqué le plus les députés était qu’elles étaient venues en apportant avec elle de la terre rouge de Tsimkoura, preuve que ce n’est qu’en montrant les particularités de notre île que nous pourront attirer l’attention à l’extérieur », a affirmé la présidente.

Maïmounati Moussa Ahamada, présidente de l’association.

L’ambition de l’association est de promouvoir le plein emploi pour les femmes mahoraises via notamment la création d’entreprises dans une logique de performance économique. Plusieurs figures de femmes connues sur l’île se sont exprimées pour faire part de leur expérience dans des domaines tels que la politique ou l’économie. « La politique a trop longtemps été une affaire réservée aux hommes », a déploré Voulana Rabianti, élue à la mairie de Mamoudzou. « Les femmes ont souvent tendance à s’auto-censurer là où les hommes n’hésitent pas à foncer tête baissée », a-t-elle ajouté. Mariama Saïd, élue de Chirongui a appuyé ses propos en expliquant que, dans la culture traditionnelle mahoraise, les femmes ont longtemps été reléguées au statut de « fille de », « femme de » ou « mère de », n’ayant ainsi jamais l’occasion de développer leur identité propre. « Aujourd’hui, nous avons réussi à nous libérer et beaucoup de femmes mahoraises sont désormais médecins, entrepreneurs ou politiciennes », s’est-elle félicitée tout en précisant toutefois que « le combat ne faisait que commencer ».

Une recherche de financement pour les 4 axes de développement de l’association

Taslima Soulaïmana a évoqué le Plan d’Action Régional pour l’Entreprenariat des Femmes (Paref) qui pourra sans doute soutenir financièrement l’association

L’objectif de cette matinée d’échange était aussi de trouver des financements pour créer un poste de coordinatrice pour les 4 axes de l’association : développer l’entreprenariat au féminin, faciliter la formation et la réorientation professionnelle des femmes, créer une web-TV pour présenter les différents parcours des femmes entrepreneurs et créer un réseau régional avec les autres pays de l’océan Indien et les pays africains. Un partenariat est d’ailleurs d’ores et déjà en place avec l’association camerounaise Cameroon Woman Entrepreneurs Network dont la présidente a fait une intervention en visio depuis Douala. Tout le défi des femmes entrepreneurs est de pouvoir « switcher » entre vie familiale, salariale et entreprenariale et l’association Femmes d’avenir a pour mission de les y aider. Car, comme l’a affirmé Chris Kordjee, « la modernité n’est pas incompatible avec le respect de nos traditions qu’il faut continuer à respecter ». Le premier épisode du podcast de l’association présentait d’ailleurs plusieurs témoignages de femmes qui ont réussi à percer dans l’entreprenariat sans pour autant renoncer à leur vie privée comme Chaïma, patronne de l’entreprise « Décor et moi » ou encore Adela, éducatrice, animatrice et actrice dans la série « Coloc » diffusée sur Mayotte la première.

Quelques hommes font également partie de l’association pour soutenir cette cause. « On a coutume de dire que derrière chaque grand homme il y a une femme, mais l’inverse est vrai aussi », a déclaré le journaliste Chafion Madi qui intervenait lui aussi en visio. Toibrane, du studio Mayan’art où se déroulait cette matinée d’échanges, apporte également son plein soutien à l’association en l’aidant notamment dans la conception de sa future web-TV.

Nora Godeau

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