30.8 C
Mamoudzou
jeudi 16 janvier 2025

Signature historique avec l’EPFAM, Acoua entre dans une « nouvelle phase »

Nous y étions ce matin, au siège de l’Etablissement public foncier et d'aménagement de Mayotte (EPFAM), pour la signature d’une convention entre l’établissement foncier et la Mairie d’Acoua pour le réaménagement de plusieurs secteurs de la commune. L’occasion aussi de rappeler le contexte dans lequel s’est engagé ce travail, ses objectifs et ses ambitions pour l’avenir. 

Acoua, une commune confrontée à de multiples défis, marquée par des catastrophes naturelles

Signature; EPFAM; Acoua; Convention; réaménagement; secteurs; vulnérables
Yves-Michel Daunar et Vincent Duponchel, présentant un outil de modélisation 3D de l’environnement urbain et paysager

Située au nord-ouest de Mayotte, la commune d’Acoua ne compte que près de 5.200 habitants, faisant d’elle la plus petite commune de l’île. Mais c’est aussi ici, que l’on peut observer « une des plus belles baies de Mayotte », commente Yves-Michel Daunar, directeur général de l’EPFAM.

Pourtant, face aux lumières exceptionnelles du lagon, on a du mal à imaginer que cette commune a été le théâtre de plusieurs catastrophes naturelles, comme de forts glissements de terrain, des chutes de blocs rocheux, des secousses sismiques, des dégâts multiples causés par le cyclone Hélène en 2014, jusqu’à de fortes inondations, comme celles de 2021, où des quartiers entiers avaient été emportés par les pluies, rappelle avec émotion Marib Hanaffi, Maire d’Acoua. 

« C’est la commune de France la plus fortement exposée à des risques naturels. Elle est prise en étau entre le lagon et des pentes extrêmement escarpées ! » précise Vincent Duponchel, Directeur aménagement urbain à l’EPFAM.

La main forte de l’établissement foncier pour la résilience d’Acoua 

Pour protéger sa population, la Municipalité d’Acoua s’est tournée vers l’EPFAM, qui a sorti sa carte « DUP » travaux, déclaration d’utilité publique, permettant de réaménager des terrains privés, en expropriant, au nom de l’utilité publique. 

Signature; EPFAM; Acoua; Convention; réaménagement; secteurs; vulnérables
De gauche à droite, Vincent Duponchel, Yves-Michel Daunar, Raynald Vallée, Marib Hanaffi, Abdoul Kamardine, Daniel Abdou, signant la convention

Exproprier pour mettre à l’abri des habitants en situation de vulnérabilité extrême 

« La clé d’entrée de ces projets c’est la résilience », nous confie Vincent Duponchel.  

Les objectifs techniques suivis par l’EPFAM consistent à réaménager des terrains soumis fréquemment à des aléas naturels dangereux. D’un point de vue environnemental, cela consiste également à renaturer des zones inondables et des franges littorales. 

Les moyens déployés sont considérables, allant de la mise à l’abri des habitants de logements situés en zone inondable, à la construction de logements neufs, d’équipements publics « résiliants », des voies de circulation permettant de faciliter les mobilités douces, jusqu’à la renaturation du littoral. 

Mais la question que tout le monde se pose ce matin est « quand vont démarrer ces travaux ? » Vincent Duponchel rappelle que ce projet a nécessité un temps conséquent d’études environnementales, sociales et économiques. Les années 2024 et 2025 vont permettre de finaliser ces études, ainsi que les dossiers règlementaires et fonciers, permettant de débuter les travaux.

Daniel Abdou, 1er Adjoint au Maire en charge de l’aménagement l’affirme : « Cette signature ne clôt pas le projet, elle l’ouvre ! C’est là que tout commence ! » 

Mais à quel prix ? 

Signature; EPFAM; Acoua; Convention; réaménagement; secteurs; vulnérables
Marib Hanaffi, après la signature de la convention de résilience

L’enjeu commun de la Municipalité d’Acoua et de l’établissement foncier est de composer d’une part, avec ces risques naturels, en adaptant d’autre part, le système urbain pour limiter au maximum les impacts humains et matériels. 

Abdoul Kamardine, 1er vice-président du conseil d’administration de l’EPFAM et conseiller départemental de M’tsamboro, l’atteste : « Ce réaménagement n’est pas simple mais le challenge mérite d’être porté. »

Cependant, comme le confirme le Maire d’Acoua, « il faudra déplacer des gens vivant en zone inondable et proposer des relogements ». 

Mais comment ? Dans quels délais ? Et qui pourra en bénéficier ? On connait  bien souvent la réponse, et on s’inquiète du sort de certaines populations qui ne pourront être éligibles à ces logements. 

Mathilde Hangard 

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Des bandes venues en force pour agresser et saccager à Passamainty

S’il y a eu une arrestation d’une dizaine de jeunes, ils sont plus d’une cinquantaine à avoir terrorisé la population et blessé des policiers ces trois derniers jours. Des agressions qui continuent ce jeudi.

La Ville de Mamoudzou ouvre une enquête en ligne pour évaluer les dégâts du cyclone

Une enquête en ligne a été ouvert par la Mairie de Mamoudzou pour recenser les dommages causés par le passage du cyclone Chido le 14 décembre dernier. 

Le Sénat vote un budget des Outre-mer en hausse « pour Mayotte et la Nouvelle Calédonie »

Ce n’est qu’une petite partie de l’enveloppe globale dédiée aux Outre-mer qui a été revalorisée, la Mission Outre-mer se monte désormais à 3 milliards d’euros.

Rentrée : Bibliothèques Sans Frontières achemine près de 2 tonnes de fournitures scolaires à Mayotte

Des cahiers, des cartables, des dictionnaires... la mobilisation de BSF, de Cultura, de Stabilo International et d'Hachette permettra de doter environ 1.000 élèves. Une action menée avec le rectorat.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com