« Signalez une dégradation de l’environnement en quelques clics ! Une photo, une description et le tour est joué ! », peut-on lire sur l’affiche de présentation de la plateforme numérique « Sentinelles de la Nature ». La fédération d’associations environnementales MNE et la Cadema ont décidé d’unir leurs forces pour la déployer à Mayotte via une convention signée ce vendredi matin par Houlam Chamssidine (président de MNE) et Rachadi Saindou (président de la Cadema). Cet outil permettra non seulement de pouvoir agir plus efficacement pour réparer les dommages causés à l’environnement, mais aussi de rendre chaque citoyen acteur de la préservation de la nature à Mayotte.
Déjà très mobilisée sur la préservation de l’environnement, la Cadema n’a pas hésité à s’engager dans le déploiement de ce nouvel outil afin de contribuer à changer les mentalités. « La Cadema effectue de nombreuses opérations de nettoyage des déchets sur son territoire. Malheureusement, ça ne se voit pas forcément car une semaine plus tard, tous les déchets sont déjà revenus ! », déplore Houlam Chamssidine qui espère qu’en rendant les Mahorais directement acteurs de la préservation environnementale via cette application, les mentalités évolueront. « Notre levier d’action, c’est la population, mais il faut changer les esprits et cela prend du temps », explique-t-il. Rachadi Saindou se félicite quant à lui de ce partenariat qui « s’inscrit dans la dynamique mise en place par la Cadema » et qui, il l’espère, « permettra d’agir avec rapidité et efficacité ».
Une juriste engagée pour gérer les signalements de dégradation de l’environnement
« Sentinelles de la Nature » est une application gérée territorialement et développée par l’association prête à porter le projet. A Mayotte, MNE n’a pas hésité à endosser le rôle. Pour cela, elle a fait appel à Léna Lessard, une juriste spécialisée. C’est elle seule qui gèrera les signalements dans un premier temps. Si la plateforme s’envole, d’autres personnes seront bien sûr engagées. « Le but premier est de sensibiliser la population. Mon rôle consistera donc également à informer les gens sur les interlocuteurs à contacter dans tel ou tel cas tout en préservant leur anonymat. Nous voulons créer un réseau de gens actifs », affirme-t-elle tout en expliquant que le partenariat avec la Cadema permettra de déployer les moyens techniques pour agir efficacement.
« La saleté sur l’île entache l’image de marque de Mayotte et son attractivité. Nous espérons que cette plateforme contribue à y remédier », a conclu le président de MNE appuyé par celui de la Cadema.
Nora Godeau