Dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI) et notamment de l’amendement adopté sur la proposition du député LR Eric Ciotti, un objectif de 3.000 places en CRA a été fixé à l’horizon 2027. Il est actuellement de 1.869 places aujourd’hui sur l’ensemble du pays.
Dans cette perspective, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a annoncé la création de plusieurs CRA supplémentaires d’ici 2027. « Ils seront localisés à Dijon, Oissel, Nantes, Béziers, Aix-en-Provence, Goussainville, Nice, Olivet, Mérignac, à Mayotte ainsi que dans le Dunkerquois », précise un communiqué du ministère de l’Intérieur.
Au total, les moyens dégagés entre 2017 et 2027 permettront un quasi doublement de la capacité des centres de rétention administrative.
« Entre 2017 et 2022, la première phase du plan CRA a permis un fort accroissement de la capacité immobilière et opérationnelle de rétention », et la seconde phase « va permettre d’atteindre l’objectif de 3.000 places en CRA d’ici 2027 ».
Une annonce qui intervient alors que dans un mois sera présenté au Sénat le projet de loi sur l’Immigration, qui met notamment l’accent sur les expulsions des étrangers condamnés à des délits. Et pour lequel le gouvernement va avoir besoin des voix des LR. Ceci dit l’expulsion des étrangers auteur de faits de délinquance se pose particulièrement à Mayotte. Le ministre mentionne que sont désormais « placés (au CRA) prioritairement les étrangers en situation irrégulière susceptibles de constituer une menace pour la sécurité et l’ordre publics et dont l’éloignement est donc prioritaire », et ces situations « représentent 90% des placements en CRA aujourd’hui », assure-t-il.
Doublement de la capacité à Mayotte
Un appel à projets pour la création de nouveaux CRA a été lancé le 10 janvier 2023 et a permis d’en retenir plusieurs de 140 places.
A Mayotte, l’actuel CRA de Petite Terre a une capacité de 136 places, avec une particularité : au regard du flux migratoire, les personnes qui y sont placées ne restent que 24h contrairement à la métropole où le séjour en rétention est de 17 à 90 jours.
C’est à Koungou que le nouveau CRA devrait être implanté, selon la carte diffusée par le MI.
Dans les périodes de densification des flux migratoires ou d’arrêt des reconduites suite aux difficultés diplomatiques avec les Comores, des locaux de rétention administrative (LRA) sont mis en place au sein d’établissements existants comme ce fut le cas pour la MJC de Mtsapéré. Dans le cadre de l’augmentation d’un tiers des capacités de rétention, 66 places supplémentaires vont être créées dans toute la France, dont 43 en 2024, portant ainsi à 174 places la capacité d’accueil en LRA en métropole à la fin de l’année à venir. « Cela représentera une augmentation de 33% des places par rapport à fin 2022 ».
Toujours dans la logique d’accroitre le nombre de places, des travaux d’entretien et de maintenance, seront menés, ainsi qu’en convertissant des places dédiées aux femmes et aux familles en places pour les hommes chaque fois que cela est pertinent. « En 2023, ce sont ainsi en moyenne 300 places supplémentaires qui ont été rendues disponibles grâce à ce plan ».
A.P-L.