Ils sont près de 70 personnels mobilisés pour cette occasion co-pilotée par la directrice du Centre communal d’action sociale de Dembéni, Zaïnaba Malidi. Une première test, aussi à échelle départementale, bien calibrée en amont qui dispose d’une forte mobilisation miliaire conjointe, détachement de la Légion étrangère de Mayotte, Rsma, Marine nationale et Gendarmerie mobile pour l’approche surveillance et sécurité voie publique.
Un circuit de l’eau
Un peu à l’image des différents sasses dans une procédure de vote électoral, les 500 personnes éligibles enregistrées et attendues par le Ccas (sans compter celles qui ne se sont pas encore manifestées en amont), se voient d’abord dirigées dans une grande salle, à l’ombre, et de la chaleur et des regards indiscrets, pour une première étape d’émargement : « Nous avons un public principalement de personnes vulnérables et âgées, il était normal de leur garantir un confort sécuritaire d’accueil » nous souligne Zaïnaba Malidi.
C’est donc par ordre d’arrivée, dans cette salle polyvalente de la Maison pour tous, que les gens, les uns après les autres, s’installent sur des chaises prévues à cet effet et attendent tranquillement leur tour pour se faire émarger. Après vérification de leur identité, une carte de distribution attitrée leur est délivrée et direction l’étape suivante qu’est de tamponnage, le datage et la délivrance du quota de litres d’eau qui leur est octroyé pour une autonomie calculée sur 1 semaine. À l’issue de cette dernière, ils pourront se représentés pour bénéficier d’une seconde distribution et ainsi de suite jusqu’à ce que la pluie tombe…
Un stock d’eau octroyé à la commune
Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’une fois le container déchargé par la logistique manutentionnaire militaire, notamment des force du DLEM, aux ordres de la direction du Ccas, tout le restant demeure à la charge et gestion de la commune. Ainsi, elle garantit elle même l’autonomie de délivrance auprès de ses concitoyens :
« C’est un rapport de confiance que nous avons avec les Ccas. Toute cette organisation, encore une fois, a été montée par les acteurs municipaux de terrain et il faut saluer leur travail opérationnel » indique Gilles Cantal, préfet chargé de la mission Eau présent à cette occasion. Il est donc calculé une délivrance journalière de 2 litres d’eau pour les adultes recensés vulnérables et 1 litre pour les nourrissons et enfant de moins de 2 ans, sur une période se voulant d’une semaine. « Lorsque les gens récupèrent leurs bouteilles, il leur est communiqué la date de la prochaine livraison, c’est un mécanisme de roulement et une coordination déjà bien anticipés en amont, notamment en lien avec nos réunions préparatoires initiées par la préfecture qui se voulaient constructives et assez fluides dans cet objectif commun » précise le président de l’Union départementale des Centre communaux d’action sociale, Saïd Salim.
Une sérénité implacable
Outre une organisation bien ficelée de bout en bout, anticipée depuis le mois de juin dernier, il est à noter une quiétude des plus incroyables aux abords de tout ce dispositif.
Une quiétude de la population qui, malgré la fatigue légitime liée à cette crise, ces coupures à rallonge et ces variations alléatoires et discutables quant la qualité même de l’eau, garde son calme, son indulgence et son sourire : « Ce climat anxiogène nous le comprenons mais je tiens à saluer et tirer mon chapeau aux mahoraises et aux mahorais qui sont compréhensifs et conciliants face à cette situation difficile et l’engagement des collectivités et des agents est très fort » déclare le préfet de Mayotte, Thierry Suquet. C’est donc une organisation de ce type qui sera reproduite en tout en 22 autres points (17 communes de l’île + des points stratégiques sur le Grand Mamoudzou), d’ici les proches prochains jours et qui a vocation à se maintenir graduellement durant les 3 à 4 à venir mois aux dires des hautes autorités sachant que cette estimation de 50 000 bénéficiaires se voudra aussi et légitimement évolutive. Dès ce vendredi, il sera question des communes d’Acoua et de Kani-Kéli.
MLG