Taxer l’aérien pour financer le ferroviaire : pas pour les Outre-mer, réclame sénateur Victorin Lurel

Taxer l'avion pour donner au train, voilà une idée qui colle aux territoires où existent une alternative. Ce qui n'est pas le cas en Outre-mer où il en va de la continuité territoriale, invoque le parlementaire guadeloupéen.

Dans une tendance nationale de retour vers les voyages en train, moins consommateur d’énergies fossiles que l’aérien, des financements sont recherchés pour un vaste plan national d’investissement de 100 milliards d’euros dans le ferroviaire. Pour cela, il a été décidé d’imposer une taxe sur le transport aérien.

Le sénateur guadeloupéen Victorin Lurel adresse à ce sujet un courrier au ministre des Transports Clément Beaune pour demander une « exclusion des outre-mer de cette surtaxation ».

D’une part, ces territoires sont peu, ou pas, concernés par les liaisons ferroviaires, comme Mayotte, et quand elles existent, le train n’est pas une alternative à l’avion comme sur un Paris-Bordeaux, par exemple. Il est utilisé comme liaison interne, alors que l’aérien est une desserte long courrier, notamment en terme de continuité territoriale vers la métropole.

Victorin Lurel avait été ministre des Outre-mer

Enfin, et c’est l’argument que choisit le parlementaire, les ultramarins souffrent déjà des coûts de transport, « la flambée inflationniste sur les billets d’avions s’inscrit dans la durée et les ententes et situations d’oligopoles prospèrent », accuse-t-il.

Il évoque une hausse de près de 19% au départ de la Guadeloupe en juillet dernier, et à ce sujet, rappelons qu’à Mayotte, les prix des billets ont grimpé de 21,7% en un an, selon l’INSEE.

Le sénateur évoque donc dans son courrier au ministre une « injuste surtaxation », qui sera « immanquablement répercutée sur le prix des billets d’avions ». « A l’heure où l’avenir de plusieurs compagnies aériennes des outre-mer est en péril, où les ententes et situations d’oligopoles prospèrent et où la continuité territoriale souffre de réelles carences, je considère l’économie de cette mesure comme injuste et vous demande que les liaisons reliant la France hexagonale aux territoires d’outre-mer soient exonérées de cette taxe », conclut-il.

A.P-L.

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