Bilan de l’opération Shikandra : de janvier à octobre 2022, 73 % d’interception des kwassa détectés

Mercredi, la préfecture de Mayotte a indiqué le bilan de l’opération Shikandra pour la période janvier à octobre 2022. Au total ce sont 588 kwassas détectés, 432 interpellés, 5912 étrangers en situation irrégulière interpellés en mer. Sur terre, 19 959 reconduites à la frontière ont été opérées.

Entre janvier et octobre 2022, dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine (LIC), 588 kwassas ont été détectés dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine. Pour rappel, en 2021, 2020 et 2019, sur les mêmes périodes leurs nombres s’élevaient respectivement à 717, 530 et 619. Parmi les kwassas détectés, 432 ont été interceptés, soit le chiffre le plus élevé de ces quatre dernières années.

Une hausse des interpellations en mer

Destruction d’un kwassa sur le site militaire des Badamiers

Au total, pour la période de janvier à octobre, ce sont 73 % des kwassas détectés qui ont pu être interceptés, contre 53 % en 2021, 42 % en 2020 et 41 % en 2019. Ces interceptions ont permis, selon la préfecture, d’interpeller 5912 étrangers en situation irrégulière en mer. Ces interpellations sont en hausse au regard des dernières années puisqu’elles s’élevaient, toujours au regard de la période de référence, à 5183 en 2021, 2819 en 2020, et 3315 en 2019.

La préfecture fait également savoir que la présence en mer est renforcée depuis octobre 2021 avec notamment 3 intercepteurs présents en mer 50 % du temps, voire 4 l’autre moitié du temps. Au même titre que le bilan de l’opération Shikandra pour le premier semestre 2022, la préfecture rapporte que les unités nautiques sont confrontées à une agressivité croissante des passeurs. En outre, 432 barques et 572 moteurs ont été détruits et 26 097 cartouches de cigarettes de contrebandes ont été saisies, avant d’être détruites. La valeur marchande totale de ces saisies s’élevait au moins à 854 200 euros.

Un travail en profondeur mené contre les réseaux de passeurs

De janvier à octobre de cette année, 267 passeurs ont été présentés à la justice. Parmi ces passeurs, 47 ont été condamnés à de la prison ferme, avec interdiction de territoire français pendant une durée de 3 ans. La préfecture note que concernant les passeurs incarcérés à Mayotte « seront reconduits dans leur pays d’origine à l’issue de leur peine par les forces de l’ordre ». En effet, il n’existe pas, pour l’heure, d’accord de coopération avec les pays voisins permettant à ce que les détenus puissent y purger leurs peines après une condamnation sur l’île. Par ailleurs, toujours sur la même période, 191 passeurs ont été condamnés à de la prison avec sursis. Ces derniers ont également écopé d’une interdiction de territoire français pendant 3 ans et ont fait l’objet, précise la préfecture, « d’une reconduite immédiate à la frontière ».

Les agents de la PAF à côté de leur prise (Photo DTPN)

Le volet terrestre de la LIC

Les interpellations à terre ont été au nombre de 18 108 contre 19 060 de janvier à octobre 2021 et 22 886 pour la même période en 2019. L’année 2020, au regard du contexte sanitaire d’alors fait office d’exception avec 8 115 interpellations. En outre, 19 959 reconduites à la frontière ont eu lieu dans le cadre de « 290 opérations de reconduite vers les Comores ». Pour rappel, sur la même période en 2021, 2020 et 2019, le nombre de reconduites à la frontière s’élevait à 19 807, 9604 et 24 311. Parmi les reconduites opérées, entre janvier et octobre 2022, 374 ont concerné des Malgaches et sept des Sri Lankais ainsi qu’un Bangladia, un Congolais, un Mauricien, tous reconduits respectivement, par voie aérienne, vers leur pays d’origine.

Pierre Mouysset

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