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L’avenir des professionnels de santé de Mayotte se discute aussi à Paris

En matière de personnel de santé mahorais, le fossé à combler avec les autres Outre-mer est abyssal à Mayotte. Et une fois formés, comment les inciter à revenir sur l'île ? C'est eux-mêmes qui interrogeaient sur ce sujet lors d'une rencontre à Paris ce week-end.

En partenariat avec le Conseil départemental, le Centre Hospitalier de Mayotte organisait ce samedi 15 octobre à la Délégation de Mayotte à Paris (DMP) une rencontre avec les étudiants originaires de Mayotte, en médecine, en pharmacie et en maïeutique (Sage-Femme).

Avec l’explosion de son activité, le Centre Hospitalier de Mayotte connait depuis ces dernières années un besoin croissant en terme de personnel. Son projet d’établissement 2021-2025 dont l’objectif principal est d’apporter des réponses aux besoins de la population en matière de qualité, de sécurité des soins et l’ouverture d’autres filières, l’a « amené à inclure les viviers locaux en médecine dans sa politique de développement », indique la direction de l’établissement.

C’est pourquoi il était important qu’étudiant et directeur général Jean-Mathieu Defour, se rencontrent. 37 avaient répondu à l’appel, dont 25 étudiants en médecine, 8 étudiants en pharmacie et 4 étudiants en maïeutique. L’objectif étant d’échanger sur les enjeux d’accès aux soins de qualité à Mayotte.

Plusieurs sujets ont été abordés notamment sur les enjeux des PMI à Mayotte, le projet de la restructuration du site actuel du CHM pour un montant de 120 millions d’euros, l’amélioration du plateau technique à travers l’acquisition des équipements biomédicaux pour un montant total de 23 millions d’euros en 2022, les filières à développer comme la cardiologie interventionnelle, la création d’une unité neuro-vasculaire et la construction d’un deuxième hôpital.

De quoi commencer à répondre en matière d’attractivité à la problématique première posée par ces étudiants, « En tant que médecin mahorais, nous avons pour la plupart le désir d’exercer chez nous à Mayotte. Néanmoins, nous savons très bien que peu importe la ville ou le pays où on s’installera on ne manquera pas de boulot… Donc la question est : comment pouvez-vous nous donner envie d’investir sur le long terme à Mayotte ? »

La direction du CHM s’est déplacée au contact des étudiants en études de santé

Diminuer les EVASAN

Une question qui, si elle trouve une réponse favorable chez ces étudiants, permettra de répondre à un deuxième axe, les EVASAN. « Des mahorais sont contraints de partir par leurs propres moyens à la réunion ou en métropole pour des soins comme la neurochirurgie par exemple », ont-il soulignés. Seule une amélioration de l’offre de soins sur place pourra infléchir le nombre d’EVASAN.

Pour répondre à ces interrogations, le directeur du CHM était assisté de Mahafourou Saïdali, directeur des affaires médicales par intérim, d’Aynoudine Salim, directeur des soins, des docteurs Alimata Gravaillac, médecin urgentiste et Patrick Muzi, chef de service CMR de Petite-Terre et de Mariame Baba, attachée d’administration hospitalière aux affaires médicales.

Étaient également présents en tant que partenaires du côté du Conseil départemental, Madi Velou, Vice-président en charge du social, le docteur Abdoulkarim Abaine, DGA santé, famille et Mohamed Zoubert, délégué à la délégation de Mayotte à Paris et son équipe. Egalement, Issouf Saindou, Président de la Fédération des Associations Mahoraise en Métropole.

Un accent a été mis sur la nécessité d’une première année de médecine à Mayotte pour augmenter le quota d’étudiants à l’instar des autres départements d’outre-mer et aussi la mise en place d’un centre de recherche clinique pour aller au delà de l’exercice de la médecine une fois rentrés à Mayotte.

Les étudiants ont salué cette grande première et ont souhaité qu’une telle journée de rencontre soit reproduite tous les ans.

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