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Mamoudzou

Comores : la pénurie des denrées de base s’ajoute à la hausse du prix du gaz

Le pays fait face à l’une des plus graves pénuries de produits de base de son histoire. A Ndzuani (Anjouan), la situation deviendrait de plus en plus critique. Le gouvernement s’apprête à acheminer deux cargaisons de riz. Par ailleurs, la Société comorienne des hydrocarbures (SCH) a augmenté le prix du gaz à 33% à partir de ce jeudi 1er septembre. Les mesures d’accompagnement du gouvernement sont loin d’atténuer les effets de l’inflation galopante.

Les Comoriens vivent, depuis des mois, au rythme de la hausse quasi-permanente des prix des produits de première nécessité (PPN). Après la pénurie du riz ordinaire, consommée par plus de 80% de la population, c’est autour des autres produits de disparaitre dans les marchés et les rayons des magasins.

La situation alimentaire est très critique à Anjouan

Il est, par exemple, difficile de se procurer des cuisses de poulet, du riz de luxe, du lait de poudre et d’autres denrées de base comme la moutarde ou l’huile de tournesol. Les quantités encore disponibles de ces produits sont loin de satisfaire la forte demande. Conséquence : ce sont ceux qui ont les moyens qui arrivent à les acheter. A Moroni, les prix flambent à un niveau jamais atteint. Dans les régions lointaines, les denrées agricoles permettent de nourrir la population. La grave pénurie du riz ordinaire complique la situation en l’absence d’un produit de substitution.

Le gouvernement annonce l’arrivée, mardi 6 septembre, de deux cargaisons de riz, l’équivalent de 5.000 tonnes. Les autorités s’apprêtent à acheminer ces cargaisons à Ndzuani (Anjouan) où la situation devient de plus en plus critique. L’île consomme presque les 2/3 des quantités annuelles du riz ordinaire importé. Mercredi 31 août, après le Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Houmed M’saidie a annoncé la réception de dizaine de tonnes de riz le 15 septembre prochain. « La situation devrait être stabilisée d’ici à la fin du mois de septembre », a-t-il souligné.

Un autre souci vient s’ajouter à la pénurie insupportable des aliments de base : la hausse du prix du gaz. La Société comorienne des hydrocarbures (SCH) a augmenté le prix du gaz à 33% à partir de ce jeudi 1er septembre. Le prix de la bouteille de gaz passe de 12.000 francs (24 euros) à 14.000 francs (28 euros). La société publique avait procédé à une baisse du gaz il y a quelques mois. Mais elle dit faire face à de nouveaux coûts qui l’obligent à revoir le prix du kilo à la hausse. Malgré l’absence de statistiques, le gaz est utilisé par une portion moyenne des ménages comoriens. La grande majorité des Comoriens consomment le pétrole lampant pour cuisiner dans leurs foyers.

La hausse du prix du gaz aggrave les problèmes des ménages

Une inflation de plus en plus galopante

Les mesures d’accompagnement du gouvernement sont loin d’atténuer les effets de l’inflation galopante. Les services de l’Institut national des statistiques et des études économiques et démographiques (INSEED) n’ont toujours pas actualisé l’Indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC). Mais la situation actuelle laisse penser à un niveau d’inflation en perpétuelle hausse. Il faut attendre la prochaine note de conjoncture de la Banque centrale des Comores (BCC) pour se faire une idée du niveau réel des prix.

A ce jour, le gouvernement comorien a mobilisé un fonds estimé à 10 millions d’euros (5 milliards de francs comoriens) mis à la disposition des commerçants. Objectif : les aider à inonder le marché en denrées de base. Les autorités ont par ailleurs subventionné le pain et le riz ordinaire à hauteur de 3,4 millions d’euros pour empêcher la hausse des prix de ces deux produits.

Le chef de l’Etat comorien Azali Assoumani avait présidé, il y a trois semaines, un conseil interministériel qui s’est penché sur la problématique des pénuries. On a appris que l’une des mesures prises est la création d’un guichet de financement des projets portés par des jeunes dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage pour soutenir la production locale et limiter substantiellement la dépendance alimentaire.

A.S.Kemba, Moroni

 

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