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Bientôt un nouveau visage pour Sada et Mangajou ? La résorption d’habitat insalubre en marche

En fin de semaine dernière, la commune de Sada organisait deux réunions de concertations, avec pour objectif de marquer le début de l'enquête sociale, nécessaire avant tout opération de RHI. Deux zones sont concernées, à Sada et Mangajou, avec pour ambition de donner un nouveau visage à la commune, et améliorer le quotidien de ses habitants.

Parmi les cinq zones concernées par les opérations de Résorption d’Habitat Insalubre ( RHI), deux projets sont actuellement bien avancés. Ainsi, en atteste les réunions de concertations de la semaine dernière, les quartiers Citadelle  (Mangajou) et Koutrouzatsini (Sada) vont voir débuter l’enquête sociale, étape préliminaire à toute RHI.
Selon Mohamed Allaoui, conseiller chargé du logement et deuxième Vice-Président à la 3CO, le périmètre concerné est dense.

Des habitations à moitié en ruine sur le littoral

Au quartier Citadelle, l’opération concernera une centaine d’habitations. Pour l’autre, qui regroupera les quartiers sadois de Koutrousatzini, Cavani, Koutrouzahari et Bandrajou, l’élu parle de 450 habitations. Mais toutes ne seront pas détruites. comme l’explique Mohamed Allaoui, « l’insalubrité s’entend de plusieurs manières. Parce que c’est la maison elle même qui est insalubre, ça peut être parce que le matériau de construction lui même, ou l’insalubrité peut s’entendre sur l’équipement de l’habitation. Une maison par exemple qui n’a pas accès à l’assainissement, pas accès aux toilettes, qui a une mauvaise électrification, on peut la considérer insalubre. L’idée c’est de travailler sur l’insalubrité pour améliorer le cadre de vie, et pour poursuivre aussi des objectifs de santé publique (…) Ce n’est pas forcément la destruction ».

Un front de mer à la dérive

Comme le rappelle très justement le conseiller de la commune de Sada chargé du logement, « on a à Sada une des plus belles plages urbaines, et pourtant depuis quelques mois on a plus le droit de s’y baigner, parce que les gens rejettent les eaux usées, des cuisines, ou de bain directement dans les caniveaux qui se déversent vers la mer et crée de l’insalubrité tout le long ».

Les eaux usées se déversent sur la plage

Une simple promenade sur le front de mer aura suffit à confirmer les dires de l’élu. Tout du long de la plage, des rigoles se forment dans le sable, résidus du passage des eaux usées des habitations environnantes. Et presque au bout de l’étendue sableuse, une épaisse mousse blanche dévale vers la mer, reliquats fraîchement expulsés d’une lessive faite dans une maison adjacente.
« L’idée c’est de travailler de concert pour cette RHI reprend Mohamed Allaoui, pour enlever tous ces points d’insalubrité en créant de l’assainissement public, pour permettre aux gens d’accéder chez eux, de vivre dans un cadre sain, sans problème de sécurité électrique, et bénéficier de tous les dispositifs d’aide à l’habitat à destination des ménages pour améliorer le cadre de vie la population ».

Des « cadres juridiques divers »

Bien sûr, toute opération de la sorte doit s’opérer dans un cadre juridique précis. Pour ces projets en particulier, l’élu précise que les opérations reposent sur des « cadres juridiques divers » : « On ira aussi bien sur la loi Elan, les lois sur le littoral avec les maisons du littoral fortement impactées par le risque de submersion marine… On a des propriétaires ou occupants sans titres qui sont historiques, on utilisera tous les dispositifs qui permettront de financer ou d’indemniser les maisons qui seront amenées à être enlevées, mais on met aussi en place un dispositif d’accompagnement très important, pour trouver des relogements. Il y en a qui trouveront des logements sociaux que nous allons créer, d’autres dans les nouvelles parcelles qu’on réussira à créer dans des lotissements en perspective, on y travaille. On trouvera tous les dispositifs, et il y a des personnes qui seront relogées sur site, d’autres qui ne partiront pas de leur maisons, on viendra juste apporter de l’agrément dans leurs maisons ».

Quelle temporalité?

Point de vue calendrier, l’élu explique que ces études pré-opérationnelles commencent d’ores et déjà, et dureront trois mois, jusqu’en octobre. « On espère pouvoir entrer en phase de réalisation des travaux en 2024.

Toujours plus d’eaux usées dans le lagon

On va essayer de trouver avec notre partenaire de la DEAL une manière de pouvoir accélérer vu que le périmètre est important. Une fois passée la phase pré-opérationnelle: on va trouver une manière de faire études pré-opérationnelle et travaux en même temps. On réfléchira pour trouver la meilleure manière d’avancer au plus vite. Et dans tous les cas, ce sont des travaux dont on espère au plus tard qu’on aura commencé en 2024, et terminés en 2036″.

Donner un nouveau visage au centre-ville 

Pour « résumer », l’élu explique que « l’idée c’est non seulement de donner un nouveau visage du centre ville de Sada en y apportant des aménagements urbains, mais aussi d’apporter un agrément important à la population. On va allier la modernité sur des aménagements et une amélioration de l’existant pour apporter du mieux dans la vie de nos populations. » Et ce, à Sada comme à Mangajou. Une tâche d’ampleur, mais aux débouchés immensément positifs pour la commune.

Mathieu Janvier

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