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Le préfet fait le point sur le projet de réaménagement de l’îlot Mtsamboro

Le démarrage des opérations de destruction des cases des agriculteurs de l’îlot Mtsamboro ce lundi 6 juin a été immédiatement suivi par le blocage de la mairie de Mtsamboro. Nous avions rapporté les doléances d’une partie des propriétaires de parcelles qui craignent de se voir déposséder de leurs biens et de leurs exploitations.

Des biens que ces habitants de Mtsamboro ont reçu en héritage, et qui auraient été identifiés pour avoir borné leurs parcelles, « on n’a pas besoin que l’Etat fasse des cases à notre place », nous lançait notamment Rastami Spelo, lui aussi concerné, mais qui se faisait le porte-parole des usagers. Ils veulent savoir à quelle sauce ils vont être maintenus.

Dans un communiqué, le préfet rappelle qu’une première réunion de présentation s’est tenue le 18 mai dernier. Et que face à l’incompréhension de plusieurs propriétaires vis à vis d’un projet qui semblait sorti du chapeau, de nouvelles rencontres se sont tenues, malgré la période mal choisie puisque les services de l’Etat sont en réserve électorale, du 23 au 25 mai 2022, pour répondre aux questions des habitants. « Une permanence mobilisant des représentants de l’ACFAV, de la DEETS, du Conservatoire du littoral, de la commune et de l’ADINM a été assurée les jours précédant l’opération, ainsi que ce jour », indique le préfet.

Rare de rencontrer la barge Colas sur cet îlot ! (photo: prefecture976)

Rappelons que le projet comprend notamment la destruction de 133 cases informelles, pour en reconstruire une partie en matériaux traditionnels, l’implantation d’un ponton à pieux au Sud-Est de l’îlot, reconstruction du « tobe » traditionnel sur la plage d’Antakudja, et le retour aux cultures traditionnelles.

Il est porté en commun par le Conservatoire du littoral, dont la directrice avait interpellé le préfet, au titre de « propriétaire du foncier de l’îlot », et les co-gestionnaires de l’îlot Mtsamboro, à savoir, la commune de Mtsamboro et l’association « Agir pour le développement intégré du Nord de Mayotte » (ADINM), accompagnés par les services de l’État, sous l’égide du préfet de Mayotte.

Maintien des usages

Tout cela sur un îlot devenu le point de chute des kwassa en provenance d’Anjouan, mais sur une autre plage que celle réaménagée par la préfecture.

L’opération de démolition des 91 constructions bâties sans autorisation sur la plage dite « d’Antakudja », a débuté ce lundi 6 juin comme annoncé, en application de l’arrêté préfectoral du 15 avril 2022. Cette première phase de l’opération se poursuivra jusqu’au vendredi 10 juin 2022.

Une seconde phase de démolition sur la plage d’Antakudja, prendra effet du lundi 20 au vendredi 24 juin 2022, puis, au cours du mois de juillet 2022, une dernière phase, visera cette fois-ci les constructions bâties sur le reste l’Îlot, plus difficiles d’accès.

Les tôles devraient laisser la place à des matériaux traditionnels

A destination des propriétaires, le préfet rappelle qu’ils se verront attribuer une habitation traditionnelle, sous deux conditions : que l’usager ait été présent avant 2019 et qu’il conserve l’activité d’exploitation agricole durable. Certains craignent de ne pas pouvoir y passer la nuit, ce qui serait inconciliable avec l’activité décrite.

En réponse à la méfiance de plusieurs usagers de l’îlot, notamment en réaction au terme « reprise en main » utilisé par le préfet, celui-ci se veut rassurant : « Ce projet sera coconstruit avec les usagers de l’îlot. Un budget de 300.000 euros financé par le Fonds de développement social a été sanctuarisé et confirmé au maire de Mtsamboro à cet effet et va permettre de mettre en œuvre un projet de tobe éco-responsable et pilote pour un développement harmonieux de Shisiwa Mtsamboro. »

A.P-L.

 

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