Beaucoup de colère, mais pourquoi ? Ce mardi après-midi, quelques dizaines de sympathisants du Collectif des citoyens de Mayotte ont manifesté devant les grilles du tribunal judiciaire, conduisant la sécurité à en fermer les accès. Les manifestants voulaient entrer dans la salle d’audience où venait d’être renvoyée une audience en référé.
A l’origine de la procédure, la Cimade, selon qui ses locaux de Mamoudzou sont bloqués par des membres du Collectif depuis le 15 décembre dernier. Sur place, la présence n’est presque pas visible, voire pas du tout, mais Me Trouvé, avocate de la Cimade l’assure, dès que les salariés et bénévoles tentent d’y revenir, des manifestants arrivent pour les empêcher, signe d’une surveillance visant à empêcher l’activité de l’association.
Cette dernière avait donc sollicité un référé d’heure à heure, une procédure d’urgence qui permet de passer devant un juge dans un délai très rapide. Trois personnes sont visées : Safina Soula, Soufiane Moutouin et Qatary Lawson. C’est l’avocat du second, Me Ibrahim, qui a demandé un renvoi, étant absent du territoire.
Ne sachant pas s’il représentait aussi les deux autres militantes visées, Me Trouvé s’est rangée du côté de la demande de Me Ibrahim, « pour leur laisser le temps de préparer leur défense ». Le juge Laurent Ben Kemoun a donc dans la foulée prononcé le renvoi au 24 mai et a clos l’audience.
Tout l’enjeu d’ici là sera de prouver au juge que les membres de la Cimade sont bien empêchés de se rendre dans leurs locaux, mais le Collectif semble avoir pris les devants, en montrant sa capacité à faire fermer des grilles par sa seule présence.
YD