L’épidémie de grippe est précoce cette année puisqu’elle survient habituellement pendant la saison chaude, « entre les mois de décembre et mars ». Or, entre le 11 aout et le 7 novembre 2021, 218 cas confirmés de grippe A ont été détectés à Mayotte.
Le vaccin inoculé ne correspondait pas à la souche relevée. Les 51 premiers prélèvements analysés par le Centre national de référence des virus respiratoires de Lyon appartenaient quasiment tous au type H3N2, qui était présente dans le vaccin Hémisphère Sud 2021, mais pas dans le vaccin Hémisphère Nord utilisé à Mayotte cette année. Pour Santé Publique France, il est trop tôt pour « déterminer avec précision une perte d’efficacité du vaccin vis-à-vis de cette souche ». Les analyses virologiques se poursuivent pour caractériser les virus circulant sur le territoire.
Un phénomène qui atténue ce décalage entre vaccin et souche, c’est l’âge des patients, puisque 42,7% sont âgés de moins de 5 ans, donc peu vaccinés. Par contre, mi-septembre, c’est à dire au moment où commençait la campagne de vaccination, 3 cas graves ont été admis en réanimation : 2 adultes de 57 et 67 ans et un bébé de 4 mois, ancien prématuré. Au moins un virus A(H3N2) a été détecté sur ces trois cas graves. Trois nouveaux cas graves ont été admis en réanimation fin octobre : deux enfants de moins de 5 ans et un adulte de 46 ans avec comorbidité (pathologie pulmonaire) portant à 6 le nombre total de cas graves admis en réanimation pour l’instant. Aucun décès pour grippe n’a été enregistré.
Le confinement l’année dernière ayant freiné la circulation des virus, il n’y a pas eu d’épidémie grippale en 2020/2021, indique Santé Publique France, induisant une « baisse d’immunité de la population ».
Dans le contexte de la Covid-19, et avec un « risque de compétition virale », SPF recommande de « se faire vacciner contre la grippe et de respecter les gestes barrières qui permettent de limiter la circulation des virus ».
A.P-L.