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Mamoudzou

Tourisme, environnement, jeunesse, 400M€ de projets pour développer le Grand-Nord

Quelques jours après Petite-Terre, c'est l'interco du Grand Nord qui contractualise avec l'Etat un vaste plan de relance et de transition écologique. Estimé à près d'un demi million d'euros, il doit permettre de relever les défis du développement touristique, agricole, économique et du logement, le tout dans une dimension respectueuse de l'environnement. Tout un programme pour les 5 années à venir.

Le plan est ambitieux, et doit répondre en une mandature à la plupart des grands défis de la toute jeune intercommunalité du grand nord, créée le 1er janvier 2021. Il fait l’objet d’un contrat entre l’Etat et la collectivité intercommunale dont les bases ont été posées ce vendredi à la MJC de Bouyouni, devenue siège de la nouvelle interco.

« L’initialisation du plan de relance et de transition écologique du grand nord de Mayotte, c’est le début d’un nouveau processus de contractualisation qui s’appuie sur le projet de territoire du grand nord et qui traduira en termes financiers un certain nombre de projets, avec un accompagnement du territoire par l’Etat, par de l’ingénierie et des crédits » a indique le préfet Thierry Suquet. « Pour le moment on en est au travail sur ces projets et la mise en marche du dispositif. (…) On est sur un schéma dans lequel on a 400 millions d’euros de projets identifiés, on va travailler sur la mise en œuvre du contrat et on va se partager les responsabilités » a-t-il poursuivi.

Pour le président de l’interco et maire de Koungou Assani Saïndou Bamcolo, « ce contrat, c’est la base du développement du grand nord de Mayotte. Il faut savoir que le Grand nord [en tant qu’interco NDLR] n’existe que depuis le 1er janvier 2021. Depuis il y a eu une mobilisation importante des élus, ce qui a permis un travail considérable et une vision globale de notre communauté d’agglomération qui est sera la colonne vertébrale de la vie dans la communauté d’agglomération du Nord.
Il y a plusieurs axes qui sont définis dans cette convention, dont le tourisme, avec l’îlot Mtsamboro et les plages du nord, le développement économique, avec notamment le port de Longoni qui est le poumon économique de Mayotte, il y a aussi le côté social et la jeunesse qu’on va prendre en considération, tout cela, c’est le but de cette signature de convention pour le développement du grand nord de Mayotte ».

C’est donc un véritable « projet de territoire », défini avec les communes, qui est ainsi contractualisé.

Le maire de Koungou et président de l’interco Assani Saindou Bamcolo

« On a fixé ensemble un cap, prendre en compte le territoire dans toutes ses dimensions, définir un budget prévisionnel, donner de la cohérence à ce développement. A Mayotte on a besoin de rattraper le retard lié à la jeunesse du développement, il faut que d’ici la fin de l’année on signe le contrat lui même en précisant l’argent qui l’accompagne et l’ingénierie pour l’accomplir » a complété le préfet.

La DGA de l’intercommunalité Uriane Bianciotto a détaillé les grands axes de ce plan de développement qui consiste à « penser l’aménagement sur 10 à 15 ans ». Avec une population majoritairement âgée de moins de 20 ans, et plus de 1000 entreprises recensées, des plages à valoriser et un port qui est le poumon économique de l’île, les enjeux sont énormes, et les solutions, forcément transversales.

En premier lieu, il y a bien sur les questions liées à l’environnement. « La particularité du nord, c’est d’être le réservoir d’eau de l’île, ça nécessite de travailler dans un souci de santé publique et de protection de l’environnement » a indiqué la directrice. Un environnement propre, c’est le préalable à une valorisation touristique de la nature dans le nord de l’île. Autre grand défi, « comment faire du grand nord, qui a un potentiel phénoménal, une destination touristique à part entière et de loisirs incontournables pour les Mahorais ? »

Habitants et associations associés au tourisme local

Les grands axes retenus lors de ce comité de pilotage

Face à un foncier contraint, qui limite les possibilités de construction d’hôtels, une piste est de mettre à contribution les habitants et les associations dans un vaste projet touristique en co-construction. L’hôtel chez l’habitant, pour découvrir la culture mahoraise ça semble une évidence mais il fallait y penser. L’idée affichée est « d’impliquer les populations et associations dans un tourisme de proximité éco-responsable. On manque d’hébergements, il y a un potentiel important de travailler avec les habitants et les assos pour proposer une offre touristique différente » a résumé la responsable, soucieuse de « valoriser le patrimoine, notamment à Acoua et Bandraboua où se trouvent des vestiges archéologiques, ainsi que la patrimoine immatériel ».

Autre grand axe, la cohésion sociale. Jeunesse, insertion professionnelle, formation, sont autant de vastes défis à relever pour endiguer les phénomènes de violence et préparer les acteurs économiques de demain, dans un contexte de relance post-covid.

Le tout avec un grand sujet, lui aussi transversal, qu’est le logement. « On ne développera pas l’économie et le tourisme si on ne travaille pas sur l’habitat » a plaidé la directrice en présentant les grandes lignes du projet, qui prévoit de continuer la lutte contre l’habitat insalubre avec « des constructions suffisantes face à des besoins considérables » car « on n’aura pas de développement touristique et économique si on n’investit pas ces sujets là ». Sans oublier le développement de l’assainissement, car « on ne pourra pas non plus développer des zones d’habitat et des zones économiques si on n’a pas pensé à l’assainissement en amont » et l’amélioration du cadre de vie. Ce qui passera aussi par les transports, avec un projet de liaison maritime entre Bandraboua et le grand Mamoudzou.

Le montant de l’enveloppe de l’Etat dans ce vaste projet n’est pas encore arrêté, l’estimation des besoins est d’environ 400 millions d’euros, dont pas moins de 75 millions rien que pour le volet habitat. La volonté affichée est désormais d’être « dans un travail d’anticipation ». Pour rattraper ce qui n’a pas été anticipé plus tôt.

Y.D.

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