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samedi 27 avril 2024
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Comores : le fils du président rejette toute intention de lui succéder

Nour El-Fath Azali, fils aîné du président comorien, dit être préoccupé par la stratégie de mobilisation des investissements pour accompagner le pays dans son élan de développement socio-économique. "Les Comores ne sont pas une monarchie", a-t-il recadré dans une longue interview au premier quotidien national du pays, Al-Watwan, dans laquelle il revient également sur la récente enquête des Pandoras Papers et son rôle dans le processus de suivi de la Conférence des partenaires au développement des Comores (CPAD), organisée en décembre 2019 à Paris.

« Nous devons compter sur nous-mêmes ». Tel est le titre d’une longue interview accordée au journal comorien Al-Watwan par le fils aîné du président comorien, Nour El Fath Azali Assoumani. Gestion de la crise de la Covid-19, plan de relance, visites officielles à l’étranger, ce jeune diplômé en Finance internationale à l’université de Boston aux Etats-Unis est le conseiller privé du chef de l’Etat. D’aucuns lui prêtent ainsi un projet de succession à la tête du pays.

« Beaucoup de personnes… ont [plus] de légitimité que moi, ont été là avant moi, et ont accompli beaucoup de choses par rapport à moi, que ça soit au sein du pouvoir ou dans celui de l’opposition. Je tiens à leur faire remarquer que les Comores ne sont pas une monarchie », a d’abord recadré Nour El Fath Azali.

La stratégie de mobilisation des investissements

Le conseiller privé dit être préoccupé par la stratégie de mobilisation des investissements pour accompagner les Comores dans leur élan de développement socio-économique. Sur ce point, Nour El Fath Azali reconnait la difficile conjoncture internationale et les aléas de la crise de la Covid-19. La croissance économique a chuté. Le pays fait face à une crise de denrées alimentaires. « C’est une situation qui est plutôt systémique. Aucun pays n’est épargné. Certains sont beaucoup plus affectés par rapport à d’autres. Tout cela est dû à la Covid, mais aussi à d’autres circonstances ou conjonctures très défavorables par rapport à la période », a-t-il admis.

Pour autant, il se dit optimiste quant à la capacité du pays à surmonter la crise actuelle pour amorcer une dynamique et mener les réformes qui s’imposent pour accompagner le pays à intégrer le club des pays émergents à l’échéance fixée à savoir en 2030. « Un pays est défini comme étant émergent, s’il arrive à enchainer deux années consécutives un taux de croissance de 4%. D’après les derniers chiffres qu’on a eus de la Banque mondiale, sortis il y a à peu près une semaine, on se dirige vers une croissance de 1,3% pour cette année 2021. En soi, ce n’est pas mauvais. C’est même un bon chiffre, compte tenu du contexte marqué par la pandémie de Covid-19 », dit-il, reconnaissant toutefois que « par rapport aux objectifs fixés par le président, je crois qu’on a encore beaucoup de chemin à accomplir ».

Pour lui, il faut, à court terme, soutenir les acteurs économiques, citant notamment le plan d’accompagnement de 5 milliards annoncé par le gouvernement pour appuyer le secteur privé à multiplier l’offre afin de lutter contre la rareté des produits de première nécessité et la hausse des prix. « L’opération que le gouvernement est en train de mener est d’essayer d’inonder les produits de première nécessité dans le marché comorien et faire en sorte que les prix reviennent à des niveaux raisonnables. C’est ce que, en grosso-modo, on essaye d’accomplir par rapport à la vie chère », a-t-il expliqué.

Une table ronde pour le suivi de la Conférence de Paris

A long terme, le fils du président souhaite que le pays développe des solutions locales pour assurer une souveraineté alimentaire et limiter sensiblement les importations à l’origine de l’inflation. « Sur le long terme, on est en train de voir avec le ministère des Finances et celui de l’Economie comment donner une impulsion en termes de production locale à certains produits spécifiques. D’ailleurs, il y en aura quelques-uns qui vont voir le jour d’ici six à douze mois », annonce-t-il.

S’agissant du suivi de la Conférence des partenaires au développement des Comores (CPAD), organisée en décembre 2019 à Paris, Nour El Fath Azali souligne les perturbations de tous les agendas à cause de la Covid-19 déclenchée une semaine après la fin de cette table ronde parrainée par la France, appuyée par la Banque mondiale et dont les conclusions ont été approuvées par la communauté internationale.

« Nous avons organisé la conférence à l’aube de la pandémie. Malheureusement, ça a freiné tout élan qui était pris à l’époque. Mais le président, dans son dernier discours prononcé lors de l’Assemblée générale des Nations-Unies, a fait appel aux partenaires bi et multilatéraux pour concrétiser leurs annonces », a souligné Nour El Fath Azali, annonçant une réunion de suivi pour concrétiser les annonces faites à Paris.

« Suite à ce discours, on va prendre des initiatives et organiser un grand atelier gouvernemental où il y aura les partenaires bi et multilatéraux, pour essayer de concrétiser non seulement les annonces faites mais aussi pousser les autres partenaires à se prononcer sur les projets présentés lors de la conférence à Paris. Parallèlement, il y a d’autres projets que nous tenterons de voir ensemble et qui commencent à voir le jour », a-t-il mentionné.

Au sujet de l’enquête des Pandoras Papers dans laquelle son nom a été cité, Nour El Fath insiste sur le fait que les enquêteurs n’ont révélé aucune activité illicite. « Je détenais une société et je l’ai fermée. Du moins j’ai lancé la procédure pour la fermer. Donc, il n’y a pas d’activités. J’ai ouvert la société en 2018, je l’ai fermée en 2019. L’objectif était bien sûr de me lancer dans les affaires, mais quand le devoir m’a appelé pour servir votre pays, j’ai dû recadrer mes ambitions et fermer cette société », a-t-il déclaré.

« La priorité doit être accordée à la crise et à la mobilisation des investissements productifs »

Le conseiller privé du président avait, selon lui, jugé utile de fermer la société pour éviter des conflits d’intérêt et lance un défi à quiconque prouvera des activités suspectes d’évasion fiscale. « Comme je vous l’ai dit, il n’y a pas eu d’activités, donc pas de transaction, rien. Néanmoins, il y a certaines personnes qui pensent que j’aurais dissimulé les chiffres. A mon avis, je ne suis pas plus puissant que les dirigeants ou les autres personnes citées dans l’enquête. Ils disposent de beaucoup plus de moyens. Malgré tout, leurs chiffres et leurs transactions se trouvent affichés. Si aujourd’hui, il n’y a pas transaction, il n’y a rien, c’est qu’il n’y a rien. Qu’on arrête de se créer des scénarios dans nos têtes. Il n’y a rien, je n’ai pas fait d’évasion fiscale », a encore plaidé Nour El Fath Azali.

Le conseiller privé a appelé à ne pas faire un mélange de genre entre les actions du président et les siennes, précisant que la confusion n’a pas lieu d’être. « Pour ceux qui veulent associer Monsieur Azali avec ses activités, qu’on arrête. Le président Azali n’y est pour rien. Moi c’est Nour El Fath Azali dit Fathou, Azali, lui, il a déjà son nom. Nous autres, nous essayons de faire notre bout de chemin. Alors ne mélangeons pas tout », a-t-il clarifié.

A.S.Kemba

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