C’est une native de l’île qui l’a voulu ainsi et a transposé le label à Mayotte. Rania Saïd est un pur produit de la maison, « j’ai suivi le cursus de Vatel à Maurice, et ma collaboratrice, Salomé Chiche, Vatel Paris ». Cette dernière a ensuite travaillé au Bristol à Paris et au Plaza Athénée.
L’établissement est une nouvelle franchise des 55 écoles implantées dans le monde, la première ayant été créée en 1981 à Paris. Ont suivi Lyon, Nîmes, Bordeaux, Nantes et Bruxelles, et, entre autre, Los Angeles ou Singapour.
L’établissement mahorais a ouvert ses portes ce lundi 11 octobre aux Hauts Vallons en accueillant ses 8 premiers élèves, âgés de 18 à 22 ans. Tous bacheliers, certains ont tenté l’aventure en métropole avant de postuler. « Nous avons reçu une cinquantaine de candidatures, mais les conditions de nationalité française et d’obtention du Baccalauréat ont écarté de nombreux candidats », rapporte Rania Saïd. Des tests de niveaux et psychotechniques ont été menés, et les élèves ont tous été reçus en entretien, « pour connaître leur motivation professionnelle ». Mais le vrai écrémage, c’est par le financement des études qu’il se fait : « Les frais de scolarité se montent à 7.000 euros par an, auxquels ils faut ajouter 350 euros de frais d’inscription, pris en charge par les familles », rapporte la jeune femme, en rajoutant qu’aucun accompagnement par le Département n’est aujourd’hui prévu, « mais j’ai entamé des démarches pour ça ».
Du bar à la gestion
La formation est de 3 années, suivies par ceux qui le souhaitent, de deux ans de master. Les enseignants sont tous des professionnels qui dégagent de leur temps. La professeure d’anglais est enseignante en lycée, la matière marketing est assurée par le directeur de la 3CO, celle de l’hygiène alimentaire, par une nutritionniste, « et les applications pratiques par ma collaboratrice Salomé Chiche. »
Les jeunes seront formés à la cuisine, la réception, au bar, « la 1ère année, nous sommes dans l’opérationnel », puis, ils évolueront vers la fonction de manager d’un service d’hôtellerie-restauration à la sortie. Et avec un master, pourront prétendre à diriger un établissement, « qu’ils pourront d’ailleurs créer à Mayotte ! »
Douze professionnels étaient présents ce mardi matin (Hamaha Beach Hôtel, restaurant l’Hippocampe, l’Orient Express, le Chef Andjizi Daroueche (Exores) ou encore l’Hôtel Trévani), pour un « student fair », un anglicisme pour parler de cette journée de recrutement par les professionnels du secteur du tourisme, « chez qui ils mettront en pratique les cours théoriques dans 3 semaines. Ces hôteliers et restaurateurs ont été séduits par le niveau des élèves. »
Le début d’une aventure pour ces jeunes, dont l’un donnera peut-être naissance à l’hôtel prestigieux que Mayotte attend.
Anne Perzo-Lafond