Une fois de plus, la rumeur enfle sur les réseaux sociaux, et les appels à la violence qui en découlent font parfois froid dans le dos. C’est pourquoi le procureur Yann Le Bris appelle à « la prudence » mais aussi à « l’apaisement ». Nous avons fait avec lui un premier point sur l’enquête en cours sur l’incident qui a conduit deux jeunes à être renversés ce vendredi matin.
Première information de taille, contrairement à ce qui peut être lu çà et là, personne n’est décédé. Les deux jeunes, nés en 2000 et en 2005 sont blessés, l’un légèrement, et l’autre, placé sous sédatif, a le tibia brisé. Il n’y a « aucun pronostic vital engagé » insiste le procureur. « Comme d’habitude on voit n’importe quoi sur les réseaux sociaux » déplore ce dernier.
Le conducteur de la voiture a lui été « placé en garde à vue pour que tous ses droits soient protégés ».
Ce qui ressort des premiers témoignages, c’est que ce conducteur aurait été victime d’une agression, et « peut-être de jets de pierres » et se serait réfugié dans sa voiture. Là, vers 11h20 ce vendredi « il va enclencher la première et percuter deux personnes (…) on n’a pas du tout de course poursuite, ce n’est pas le scénario aujourd’hui qu’on a à ce stade de l’enquête ».
Des éléments qui restent au conditionnel. En effet le conducteur était à 19h30 toujours en cours d’audition par les policiers du commissariat de Mamoudzou. Un scénario plus précis se dessinera quand il aura pu fournir toute sa version des événements. Quand le jeune sous sédatif aura repris ses esprits, une confrontation devrait avoir lieu pour une vision plus précise encore des faits.
Mais d’ores et déjà, l’affaire semble se dégonfler et s’éloigner de ce qui peut être relayé. Si, en effet, la garde à vue a été initiée sous une qualification de « tentative de meurtre » -l’usage veut que la qualification de départ soit toujours la plus élevée possible pour donner à l’enquête tous les moyens nécessaires », ce soir, le parquet parle plutôt de « blessures involontaires ».
On ne sait pas non plus à ce stade si les deux jeunes blessés sont liés ou non à l’agression dont l’homme cherchait à s’extraire.
Alors que des appels au rassemblement fleurissent sur plusieurs groupes Facebook,
« je ne peux qu’appeler les citoyens au respect du droit et à faire confiance à la police et à l’institution au sens large pour pouvoir, sereinement, faire tranquillement ses investigations, entendre le conducteur et ensuite les deux jeunes gens » conclut le procureur.
Y.D.