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Mamoudzou

Plus fluide, plus ludique, une nouvelle appli « course de pneus » pour « faire briller Mayotte »

Exporter la course de pneus, c'est déjà une réalité avec une première en Nouvelle Calédonie en juillet dernier et une appli dédiée l'année dernière, qui a été téléchargée aux quatre coins du monde. Cette année, cette dernière se réinvente, avec un nouveau moteur graphique, des indications touristiques, et en ciblant les publics réunionnais et malgaches en vue d'un concours régional. On l'a testée pour vous.

La course de pneus sans le pavé brûlant, l’ambiance fébrile et la foule enthousiaste, ce n’est pas vraiment la course de pneus, c’est vrai. Mais c’est mieux que pas de course de pneus du tout.

En 2020, confrontés à la crise Covid, l’agence Angalia -qui gère la course de pneus depuis 2008- et Orange ont créé ensemble une première application qui permettait de s’initier à la « Formule 1 mahoraise » depuis son mobile ou sa tablette. 35 ans après la première course de pneus créée par Jack Pass en 1984, plus de 10 000 personnes ont téléchargé cette application mobile, dont près de 2000 à l’international, notamment « en Australie, au Brésil, aux USA, en Allemagne, ça fait toujours plaisir » sourit Laurent Mounier, gérant de l’agence Angalia. 3000 personnes avaient en outre participé au « tournoi Orange », censé pallier pour un temps l’absence de course dans les rues pour cause de Covid.

Le programmeur mahorais réalise un rêve de gosse en travaillant sur ce jeu

Mais l’application, difficile à prendre en main, peu fluide, et au gameplay limité, demandait à être améliorée. C’est désormais chose faite. Propulsé par le moteur graphique Unity, le jeu s’avère résolument plus fluide, plus facile à prendre en main. Et l’option permettant de jouer en agitant son téléphone est remplacée par un « joystick », plus intuitif.

Le contenu a aussi évolué, indique Laurent Mounier. « On a créé un nouveau circuit dans les rues, avec la barge, les canons de la préfecture et la mosquée de Tsingoni. On a aussi voulu incorporer des jeunes Mahorais puisqu’actuellement le jeu est développé sur La Réunion, en intégrant Sirène976 et une bande sonore avec l’artiste Komo qui a fait la musique dédiée.

L’appli permet de choisir son avatar, ici une « mama », et de découvrir des lieux emblématiques comme la barge

El Farouk Adinani, programmeur mahorais, a travaillé sur l’appli. « C’était un rêve pour moi de créer un jeu vidéo, et on a pu y ajouter notre vision mahoraise. Notre contribution a été surtout sur le design, le gameplay, ce qu’on peut ramasser dans le jeu etc. On espère que c’est le début de plusieurs projets et que d’autres versions vont sortir pour qu’on puisse voir ce jeu à l’extérieur. Sur la première version du jeu, il restait pas mal de choses à améliorer. On a utilisé un moteur de jeu célèbre, on espère que les joueurs vont apprécier ces améliorations, il y a plus de fluidité, ça va améliorer l’expérience de l’utilisateur » détaille-t-il.

Ainsi depuis la première appli, les développeurs ont intégré de nouveaux bonus. Aux traditionnelles tongs et bouteilles d’eau, des ananas, cocos et autres paniers de fruits ont été ajoutés. En outre, soucieuse de « faire briller la culture mahoraise à l’international », Orange a appuyé l’intégration dans le jeu de « panneaux » virtuels, permettant de découvrir des éléments touristiques sur la mosquée de Tsingoni, les canons de Dzaoudzi ou encore la barge. Pour l’heure, -tant pis pour le réalisme-, ces éléments sont à découvrir sur le même parcours supposé se dérouler à Mamoudzou. Mais à terme, différents circuits devraient être proposés pour explorer Mayotte.

La mosquée de Tsingoni reconstituée pour le jeu. L’orthographe pourrait faire l’objet d’une mise à jour prochaine…

Et pourquoi pas aussi La Réunion et Madagascar puisque ces voisins sont invités à participer au nouveau tournoi, en vue d’un championnat régional à venir qui sera la concrétisation de la « volonté dé développer le e-sport à Mayotte » affichée par Emeric Bigot, responsable partenariat et sponsoring à Orange. « L’idée serait à la fin de l’année de réunir les meilleurs Réunionnais et les meilleurs malgaches à Mayotte pour un tournoi multijoueurs avec les Mahorais dans une finale Océan Indien » avance-t-il.

Attention toutefois, pour jouer à la nouvelle version, les utilisateurs de la version 2020 pourraient avoir à faire une mise à jour manuellement depuis GooglePlay ou sur l’app-store pour les utilisateurs d’appareils Apple. La mise à jour automatique sera bientôt intégrée, mais elle ne l’était pas encore quand nous avons testé.

Et la vraie course dans tout ça ?

La question était attendue, nous n’avons pas manqué de la poser, et la vraie course de pneus, qu’est ce qu’elle devient avec tout ça ? Parce que si l’application répond au souhait de Jack Pass de voir une compétition gratuite et ouverte à tous, c’est peu dire que les centaines de jeunes participants qui font chaque année le succès de la course n’ont pas tous un smartphone…

Heureusement, « l’application n’a pas du tout vocation à remplacer la course originale, elle vient la compléter, on a vocation à faire vivre les 2 en parallèle » explique le cadre de chez Orange. 

Emeric Bigot et Laurent Mounier présentent la nouvelle appli mobile Course de pneus 2021

« Pour la partie physique, on a un championnat interco qui va se réaliser durant les vacances d’octobre. Les communes sont en train de s’y préparer, on a 4 dates durant les vacances d’octobre, et on travaille sur une grande finale dans un lieu fermé uniquement réservé aux enfants qui incorporerait les enfants des communes, le 6 novembre. Ce qui est sur c’est qu’on ne pourra pas faire de course sur la voir publique » complète Laurent Mounier. Mais ce dernier se refuse à tout fatalisme. « On espère un retour à la normale l’année prochaine pour se retrouver fin juin à la grande course ».

En attendant, les développeurs travaillent déjà à une version multijoueur de l’appli, qui ne permet actuellement que d’affronter l’IA (intelligence artificielle) et de mesurer son score aux autres. D’ici quelques mois, il sera possible de concourir virtuellement avec des e-athlètes du monde entier. Sans trop se crever, et à condition de ne pas se dégonfler.

Y.D.

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