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Maladie liée à la précarité, la fièvre typhoïde est toujours présente à Mayotte

N’utilisez pas l’eau des rivières pour l’alimentation ! Une évidence traduite par les chiffres du dernier bulletin de Santé Publique France sur la fièvre typhoïde. Elle est en recul cette année certainement en lien avec les mesures sanitaires prises pour la crise Covid.

La fièvre typhoïde est provoquée par la bactérie Salmonella enterica. On l’attrape en ingérant des bactéries provenant de selles (déjections) d’individus contaminés soit en avalant de l’eau ou d’aliments en contenant. En raison du manque d’hygiène de certaines zones de l’île, la fièvre typhoïde est une malade endémique à Mayotte. La durée d’incubation est le plus souvent de 7 à 14 jours mais peut varier de 3 jours à 1 mois. Cela se manifeste notamment par une fièvre prolongée, des maux de tête, une anorexie, une éruption, une somnolence et/ou des diarrhées, etc. Le retard de prise en charge adaptée est à l’origine de formes sévères. En l’absence de traitement antibiotique, on peut en mourir dans 10% des cas.

Entre 2016 et 2020, une moyenne de 43 cas de fièvre typhoïde ont été déclarés à l’ARS Mayotte. Un chiffre en diminution en 2017 (14 cas pour 100.000 habitants), qui est reparti à la hausse pour atteindre 20,3 cas pour 100.000 en 2019, puis en forte baisse cette année, puisque du 1er janvier au 23 août 2021, 9 cas ont été déclarés.

Diminution du nombre de cas sur cette portion d’année 2021

De 2016 à 2019, le taux d’incidence le plus élevé de la fièvre typhoïde se trouvait dans les villages de Koungou et de Longoni, avec 66 à 78 cas pour 100.000 habitants. Si la commune est encore très touchée, la majorité des cas déclarés concerne la commune de Bandraboua, 121 de taux d’incidence, plus particulièrement le village de Dzoumogne. Au 23 août, 2 des 9 cas déclarés habitaient Kawéni.

Un focus sur l’environnement des cas déclarés en 2020 et en 2021, permet d’être davantage renseignés. Entre le 12 mai et le 30 juin 2020, 10 cas ont été signalés à l’ARS. Il s’agissait surtout de femmes, le plus jeune des cas avait 2 ans et le plus âgé 31 ans. Ils habitaient à Dzoumogne et utilisaient l’eau de la rivière pour leurs besoins quotidiens, n’ayant pas d’accès direct à l’eau potable, « du fait de la distance trop importante séparant cette population de la Borne fontaine monétique du village ». La rivière a été identifiée comme source possible de contamination commune à tous les cas. Sur 4 points d’eau relevés dans la rivière et analysés, une contamination fécale avait été révélée.

La répartition géographique des cas

En 2021, les 9 cas déclarés sont principalement des femmes, de 7 à 49 ans. Sept étaient des cas isolés, deux étaient de la même famille, sans qu’un lien de contamination n’ait pu être fait pour ces deux derniers. Un des patients atteint est décédé en réanimation.

Selon Santé Publique France, l’explication de cette diminution du nombre d’infections, pourrait se trouver dans l’ouverture par l’ARS de rampes sanitaires de distribution d’eau potable, action menée dans le cadre de la crise Covid. Egalement, la Croix Rouge a effectué un travail de sensibilisation sur cette zone, « l’objectif étant d’inciter la population à utiliser l’eau de la rampe plutôt que celle de la rivière et à pratiquer les bonnes habitudes de prévention. »

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