“Pour l’instant nous n’avons pas de solution, nous ne pouvons pas ouvrir pour la rentrée”, se désole Victoria Carbou, la présidente de l’association Garderie des beaux enfants. Laquelle structure gère les crèches de Pamandzi et sa jumelle à Mamoudzou. Et c’est cette première, la seule de Petite-Terre qui est aujourd’hui au coeur des inquiétudes des bénévoles, personnels et des parents d’une cinquantaine de bambins. En cause, la démission inopinée de l’éducatrice de jeunes enfants qui y officiait jusqu’alors. “On ne s’y attendait pas du tout, ailleurs ce ne serait pas un problème mais ici nous ne parvenons pas à la remplacer”, explique la présidente de l’association.
Si la vacance de ce poste est “le point bloquant” pour l’ouverture de la crèche, il manque aussi un infirmier de terrain et une directrice pour permettre à la garderie de fonctionner normalement. “Nous rencontrons de grosses difficultés pour recruter, qui ne se sont clairement pas arrangées avec la période covid. Le problème c’est que nous manquons de personnels diplômés sur place et qu’on ne peut pas passer le diplôme d’éducateur à Mayotte. Cela se fait à La Réunion et en général, les gens y restent”, regrette encore Victoria Carbou. Côté infirmier “il nous est difficile de rivaliser avec les conditions proposées par le CHM étant donné que nous sommes une association”.
Course contre la montre et appel à dérogation
Face à cela, la crèche de Pamandzi qui a fermé ses portes pour le mois risque donc de ne pas les rouvrir. Et une véritable course contre la montre pour la sauver est lancée. “Nous avons fait appel à un cabinet de recrutement spécialisé et décalé la rentrée au 1er septembre en espérant qu’une solution soit trouvée d’ici là”, indique la présidente. Qui dans le même temps toque à toutes les portes pour tirer la sonnette d’alarme.. En vain jusqu’à présent. “On a prévenu la PMI, ils sont venus à notre réunion et ont proposé que l’on passe en microcrèche mais ce n’est pas une option pour nous, cela ne permettrait d’accueillir que 10 enfants. Non seulement ce n’est absolument pas rentable mais en plus ça laisserait beaucoup trop de parents sur le carreau”, développe Victoria Carbou. CSSM ? Mairie ? Kavou, pas de solution à apporter non plus.
“L’alternative la plus évidente serait que l’on nous accorde une dérogation le temps de recruter quelqu’un”, considère encore la présidente, regrettant une certaine “frilosité” à l’évocation de ce plan B. Et de manière générale un manque de considération pour la structure, la quinzaine de salariés qui risquent de perdre leurs emplois et les parents “qui se trouvent dans une situation très délicate”. En l’absence d’autre crèche, “ils seront obligés de se tourner vers des nounous, mais beaucoup n’ont pas les moyens de faire cela, ça représente un coût énorme”, rappelle l’association qui ajuste ses tarifs en fonction des revenus des familles. “Et puis placer son enfant en crèche, c’est aussi un vrai choix éducatif, il faut que l’on puisse faire ce travail”.
“Il faut se rendre compte de la réalité du terrain, des difficultés que rencontrent les crèches sur te territoire, si l’on tient absolument à respecter les mêmes critères qu’en métropole, il faut que tout soit mis en place en amont pour que ça fonctionne… Sinon on s’adapte”, plaide encore Victoria Carbou.
G.M