27.8 C
Mamoudzou
mercredi 22 janvier 2025

L’Histoire de Mayotte en bulles, une BD dédicacée ce samedi à la Maison des livres

« Mayotte, rencontre de peuples et de civilisations » ne revient pas seulement sur la bataille menée pour la départementalisation, mais aussi sur les sultans batailleurs, les chefferies qui ont orienté l’Histoire de Mayotte et les relations avec la métropole. La BD publiée par les éditions du Signe ne se veut pas comme une référence historique incontestable mais comme une diffusion des faits marquants au plus grand nombre.

« C’est la première BD historique de Mayotte. J’avais formulé cette demande il y a quelques années, elle répond à l’axe 5 de la mandature qui veut affirmer l’identité mahoraise par la culture, les sciences, le sport et l’éducation populaire. Je le voulais comme un ouvrage de vulgarisation de l’Histoire générale de Mayotte des origines à nos jours. Cette commande fait suite à la publication portant sur la période de l’esclavage », nous explique Soibahadine Ibrahim Ramadani qui clôt ainsi sa mandature tout en marquant les 10 ans de la départementalisation.

Le choix du Département s’est naturellement porté vers les éditions du Signe qui se sont fait une spécialité de l’Histoire des départements, comme nous le rapporte Christian Riehl, son PDG : « Nous avons déjà publié des BD sur 25 départements français, 20 sont en cours, dans deux ans, nous aurons la collection complète », soit 101 publications, « nul doute que la 101ème va titiller la curiosité des lecteurs ! »

Le sigle actant un passage en réalité augmentée

« Mayotte, rencontre de peuples et de civilisations » commence en 1840, par l’arrivée à Mayotte du futur consul de France à Zanzibar, Vincent Noël, et du Commandant Passot. Le premier échange quelques mots en arabe avec les notables du coin. Puis s’engage un débat sur les primo-arrivants à Mayotte, bantous ou austronésien ? Ces détails, c’est à la collaboration avec les archives départementales que nous les devons, autour d’un récit écrit par l’écrivain Nassur Attoumani. Il le replace dans la bouche du Mzé Younoussa Bamana et de la meneuse de chatouilleuses Zena Mdere, actant une vérité du récit qui ne se veut pour autant pas une référence historique, comme nous l’explique Inssa de Nguizijou Ahamada, responsable de la communication aux archives départementales : « Il y avait parfois débat entre Nassur et moi, je me rangeais à son avis à partir du moment où il avait pris position sur un fait. Ce fut le cas pour Zakia Madi pour laquelle nous avions des points de vue divergents ».

Des compléments interactifs

Sur ce sujet, les éditions du Signe proposent un « plus », comme l’explique Martial Debriffe, Editions du Signe : « Nous proposons une lecture de la BD avec des suppléments en réalité augmentée. Lorsque le sigle du Signe s’affiche dans le récit (LOGO), il suffit d’approcher votre téléphone où vous aurez téléchargé l’application pour déclencher le contenu multimédia ». Une explication détaillée est fournie à la dernière page de l’ouvrage.

La 1ère BD historique sur Mayotte

Les dessins de Yann Sougey-Fils contribuent à la fluidité de la lecture, et on reconnaitra au premier coup de crayon, quatre des auteurs du serment de Sada en 1967, actant la marche vers la départementalisation. La contribution à la fidélité aux langues évoquées, bantou, swahili, malgache, etc., de l’association Shime de Rastami Spelo a été souligné.

La BD a été tirée à 6.000 exemplaires, pour un investissement de 80.000 euros pour le conseil départemental. Pour l’instant, 140 premiers exemplaires sont arrivés sur l’île, la moitié en français et l’autre en shimaore, et feront l’objet d’une séance de dédicace ce samedi 15 mai de 9h à 13h à la Maison des livres. Il sera possible de précommander la BD.

Un autre ouvrage est en préparation, nous confie encore le président du Département, « il sera axé sur les faits qui ont construit l’Histoire de Mayotte, donc plus technique, plus documenté. Cela fait suite à la Conférence des civilisations du canal du Mozambique. Nous en avons confié la réalisation à une équipe scientifique présidée par le président de l’université de Dar-Es-Salam. IL sera disponible d’ici un an ou deux. »

Anne Perzo-Lafond

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

« On nous refuse tout ! « , le cri d’alerte des professionnels de santé libéraux de Mayotte

Un mois après le passage du cyclone Chido, les professionnels de santé libéraux dénoncent des conditions de travail "toujours intenables".

L’utilité des rapports parlementaires sur la gestion des risques naturels en Outre-mer

Le 27 mai 2024, il y a donc 8 mois, la commission d’enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d’outre-mer de l’Assemblée rendait son rapport. Idem pour la Délégation sénatoriale aux Outre-mer. Des feuilles de route sur les écueils à éviter et les préconisations à suivre. Avec en préalable, l’installation d’un radar météo.

Justice : un an d’emprisonnement avec sursis pour « un stagiaire du vol »

Le tribunal judiciaire de Mamoudzou retrouve petit à petit son rythme habituel après Chido. Ce mardi, un jeune homme de 22 ans a été jugé pour vol et tentatives de vols pour des faits qui se sont déroulés entre 2022 et 2024. Le sang du prévenu avait été retrouvé à La Poste, l’Association pour le Droit à l’Initiative Economique (ADIE) et la bibliothèque de Dzoumogné.

À Mayotte, les prix des billets d’avion s’envolent…

Lors du passage du cyclone, l’aéroport a été ravagé, provoquant l’isolement aérien de l’île pendant plusieurs jours. La reprise des vols commerciaux le 1er janvier a permis à des familles séparées pendant le cyclone de progressivement se retrouver. Malgré cela, certains habitants tardent toujours à rejoindre l’archipel, en raison de la cherté des billets d’avion.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com