”Il s’agit d’une structure qui accueille des jeunes non-scolarisés ou qui ont été scolarisés hors de Mayotte. On leur offre une remise à niveau pour qu’à la rentrée ils puissent intégrer les écoles de leur commune”, résume Rahima Ali, volontaire en service civique au sein de la structure.
“L’idée est que l’accueil de jour ne soit qu’un passage, que l’enfant y reste peu de temps et soit ensuite prêt à intégrer une école classique. On veut éviter qu’ils ne soient parachutés dans une classe de CM2 en étant totalement perdus”, complète Céline Laporte, coordinatrice du lieu.
Ouvert depuis le 23 mars, la structure accueille pour le moment 45 enfants. Ils seront près d’une centaine à partir du 17 mai, encadrés par une équipe de 3 enseignants, ainsi que des animateurs et des services civiques. “Une évaluation-diagnostic est faite lorsque l’enfant arrive pour déterminer son niveau scolaire. Ils sont ensuite répartis en fonction de leur niveau dans des groupes d’une quinzaine de jeunes”, détaille Céline Laporte.
Ceux-ci sont pris en charge lundi, mardi, jeudi et vendredi. “Ils viennent de toute l’île”, précise Rahima Ali. “Un bus les récupère le matin, en passant par Mtsapere jusqu’à Longoni, puis Combani, Mirereni, Kahani et Chirongui”. Arrivés vers 10h, les enfants repartent à 16h et mangent sur place un repas préparé par les cuisinières du site.
L’objectif est de leur amener les compétences de base : lire, écrire, compter. À cela s’ajoutent les matières du socle commun de compétences comme se repérer dans l’espace et dans le temps. “On imagine des activités pour qu’ils apprennent de manière ludique. Par exemple, après avoir travaillé sur les fractions en cours de maths, ils vont cuisiner en utilisant les fractions pour couper les ingrédients” explique Mathieu Sanguinède, animateur.
“En plus des cours, on monte des projets pour travailler sur des notions comme l’alimentation”, précise Céline Laporte. “Il y aussi des activités extra-scolaires, notamment des activités nautiques : de la voile, du kayak, du bateau…”. Le site de Mtsangabeach permet en effet d’accueillir les enfants dans un cadre privilégié. “On voit qu’ils sont contents d’être ici”, confie Mathieu Sanguinède “Ce sont des enfants très volontaires, ils sont enthousiastes pour chaque activité qu’on leur propose”.
Enfin, l’accueil de jour comprend un volet d’accompagnement aux familles. “On aide sur l’accès au droit, la fonction parentale, les difficultés du quotidien…On écoute, on oriente”, explique Céline Laporte. “Ce sont des familles qui passent généralement à travers les mailles du filet institutionnel. Le fait que les enfants n’aillent pas être à l’école veut dire qu’ils n’ont pas de regard extérieur. Donc pas d’inscription en association pour les familles, pas de droit au chômage alors que certains parents y ont droit. Notre but en prenant en charge ces enfants est non seulement de les remettre à niveau, mais surtout de faire en sorte qu’ils ne soient pas en danger ou en risque de l’être”.
Marine Wolf