Le bout du tunnel n’est pas encore en vue, étant donné la teneur des revendications. Elles dépassent en effet la seule demande d’un Projet Régional de Santé qui collerait aux réalités de Mayotte, pour porter sur le reproche d’une gouvernance hyper centralisée autour de l’ancienne ministre, « sa garde rapprochée ». Et conséquemment, sur le refus de la mise en place de l’organigramme du syndicat meneur du mouvement, la CFDT.
Les autres demandes portent également sur un problème de personnel, « démantèlement du service informatique parce que la tête du chef de service actuel lui déplaisait », « copinage », « opacité » et mode de gouvernance sont les points réitérés par le syndicat. Egalement, les orientations prises par le programme de E-santé, co-organisé avec La Réunion.
Des points sur lesquels Dominique Voynet s’était déjà exprimée, mais qui ont évolué depuis, nous explique-t-elle. Elle replace ce mouvement dans le contexte de la sortie de crise Covid, « à l’heure de reprendre les dossiers qui n’avaient pu être traités ».
Multiplication des postes de direction
C’est bien un problème de personnel, indique-t-elle, en le présentant sous un autre jour: « La principale demande porte sur 3 postes de directeurs au profit des principaux leaders de la grève, qui implique 31 agents sur les 155 de l’agence ». S’il y a eu clash ce mardi, c’est alors que le dialogue avait été engagé, selon elle: « J’ai proposé un point d’étape sur le protocole de sortie de crise du 11 novembre mais avant qu’on examine ces points en comité d’agence, ils se sont levés et ont quitté la salle. Pourtant, j’ai lancé l’idée d’un groupe de travail sur un programme de formation sur 4 ans, car, en dehors des modalités de négociation de primes sur lesquelles nous avons abouti, et celui du Projet régional de Santé en cours de révision, c’est un dossier prioritaire. »
Si elle envisage de créer des postes de direction, c’est sur de nouveaux besoins: « Il faut superviser le service qui gère les dossiers de constat d’insalubrité demandés par le préfet dans le cadre de la loi ELAN, mais aussi les formations en professionnels de santé pour Mayotte, celui d’archiviste documentaliste, de gestion du numérique en santé, et surtout, un ingénieur eau pour travailler avec le SMEAM ».
La directrice souhaite que les échanges portent davantage sur l’amélioration de l’offre de santé, « je reviens de Paris où j’ai rencontré la DRH du ministère pour discuter des conditions de retraite des plus âgés des agents de la Lutte Anti-Vectorielle. L’ARS existe depuis un an, on ne peut pas rattraper d’un coup un retard de 20 ans! »,
Anne Perzo-Lafond