28.8 C
Mamoudzou
mercredi 22 janvier 2025

Les billets d’avion outre-mer toujours soumis à l’écocontribution : un député réunionnais monte au créneau

Pour lutter contre le réchauffement climatique, la guerre est ouverte contre l'aérien. Les surtaxes sont là pour dissuader d'emprunter ce mode de transport en métropole. Mais les outre-mer se sentent pris en otage.

En adoptant un dispositif d’écocontribution sur les billets d’avion lors du vote de la loi de finances 2020, le parlement souhaitait à la fois rendre moins attractif ce mode de transport et, sur le mode « pollueur-payeur », faire participer le secteur à la lutte contre le réchauffement climatique.

Les Outre-mer avaient fait valoir une demande d’exemption en avançant plusieurs raisons. Si les déplacements intérieurs à l’Hexagone peuvent substituer l’avion par d’autres modes de transport, trains, bus, voitures, ce n’est pas le cas pour les outre-mer. Qui n’ont comme solution que les liaisons maritimes… le temps d’une grande croisière. Autre raison, en surchargeant de nouvelles taxes les billets d’avion, on restreint le pouvoir d’achat de touristes ou des résidents des outremer, et Mayotte qui connaît parmi les liaisons aériennes les plus chères, n’a pas besoin de ça.

Le ministère des Transports avait fixé cette éco-contribution de 1,50 euro à 3 euros pour la classe éco selon que le vol est intérieur ou hors Europe, et de 9 à 18 euros pour la classe affaire. Elle ne s’applique que sur les départs de France, non sur les arrivées.

Le secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Djebbari à Mayotte en octobre 2019

Une exonération vers les outre-mer avait été demandée, et le gouvernement s’était engagé à l’appliquer. Mais bien que cette taxe ait été mise en place par la France, un accord européen sur le respect de la réglementation européenne était nécessaire pour ce faire. L’exonération avait donc été suspendue, et l’est encore.

Ce qui a incité le député LR Réunionnais David Lorion à écrire au ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari, ainsi qu’au ministre de l’Outre-mer et au ministre délégué en charge des Comptes publics.

Il se plaint d’une absence de réponse de l’Europe depuis 18 mois, « cette absence de réponse est d’autant plus préoccupante qu’il n’est pas à exclure une nouvelle éco-contribution d’ici 2025. Tant que le principe des exonérations de l’écocontribution pour les Outre-mer n’a pas été entérinée par la commission européenne, sa sécurisation juridique n’est pas acquise avec toutes les conséquences négatives pour nos territoires ultramarins en termes économiques, touristiques et de continuité territoriale ».

Il incite le gouvernement à prendre des initiatives pour obtenir « très rapidement », une réponse favorable des autorités européennes.

A.P-L.

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Nomination d’Yves Kocher à la tête du « plan eau Mayotte »

 Il y a avait eu le préfet de l'eau,...

La revue Gecko sort son troisième numéro semestriel

Cette nouvelle parution de Gecko, éditée par l’association des...

« On nous refuse tout ! « , le cri d’alerte des professionnels de santé libéraux de Mayotte

Un mois après le passage du cyclone Chido, les professionnels de santé libéraux dénoncent des conditions de travail "toujours intenables".

L’utilité des rapports parlementaires sur la gestion des risques naturels en Outre-mer

Le 27 mai 2024, il y a donc 8 mois, la commission d’enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d’outre-mer de l’Assemblée rendait son rapport. Idem pour la Délégation sénatoriale aux Outre-mer. Des feuilles de route sur les écueils à éviter et les préconisations à suivre. Avec en préalable, l’installation d’un radar météo.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com