Télétravail, Etablissement Numérique de Travail pour les scolaires, webinaires, etc. En métropole, Le confinement de 2020, et de quelques départements ces dernières semaines, a sollicité le secteur du numérique comme jamais. A contrario du secteur de l’hôtellerie restauration ou de la culture, qui survivent à coup d’activité partielle.
L’annonce de SFR de supprimer 1.700 emplois, soit 20% de l’effectif du groupe Altice-SFR, a donc surpris et agacé. Car au 2ème trimestre 2020, Patrick Drahi, le fondateur et propriétaire d’Altice, maison-mère de SFR, avait salué une « forte performance et une meilleure trajectoire ». Le chiffre d’affaires au 3ème trimestre était en hausse de 3,6%, à 2,6 milliards d’euros. Mentionnons que Altice est aussi propriétaire de BFMTV et de RMC, qui ont accusé une perte de recettes liée à la baisse des revenus publicitaires.
A l’annonce des licenciements, les syndicats se sont insurgés, accusant la direction de manœuvrer sur la forme et sur le fond.
Les organisations syndicales CFDT, CFTC et UNSA Com, adressent notamment un « Manifeste pour la vérité », reprochant à la direction nationale de les « impliquer faussement » dans la réalisation de son projet.
Profiter d’un remède à la crise
Car il s’agirait pour SFR de profiter d’un effet d’aubaine : en écartant 1.700 salariés en place pour les remplacer par 1000 jeunes d’ici 2025, profitant du plan de relance gouvernemental de subventions pour le recrutement de 1000 jeunes diplômés et de 1.000 apprentis par an, sous le programme « 1 jeune, 1 solution ».
Localement, il y aurait 40 emplois supprimés, 12% de l’effectif total Réunion Mayotte de 325 salariés.
Si l’intersyndicale reconnaît que « l’embauche des jeunes est une nécessité », elle appelle à « une véritable table ronde, par l’intermédiaire de leur Confédération ou Union, avec l’Etat, pour analyser, dans leur filière, l’évolution des modèles des opérateurs télécom », afin de « discuter stratégie et mobilité professionnelle ».
Et replaçant encore dans le contexte, les OS interpellent l’Etat, « Il serait, en effet, particulièrement intolérable que dans un secteur préservé par la crise, les pouvoirs publics puissent faire preuve d’un « turbulent silence », face à des suppressions d’emplois qui vont peser sur les comptes sociaux de la Nation, alors que l’entreprise est prospère. »
Une nouvelle qui ne va pas améliorer le contexte social à Mayotte où 3.000 emplois ont été perdus pendant le 1er confinement.
Lire le Manifeste des OSR SFR
A.P-L.