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« Nous avons accueilli 19 médecins supplémentaires en deux ans ! », se réjouit Catherine Barbezieux lors de ses vœux

Sur l’hôpital, tout le monde a son anecdote à raconter, patients comme personnels. Si la qualité de la prise en charge est encore à améliorer, et notamment le suivi des soins, les années noires sont derrière nous veut croire preuves à l'appui, Catherine Barbezieux, la directrice de l’établissement.

Pour preuve, cette accréditation par la Haute Autorité de Santé en 2019, « après les 13 réserves majeures en 2016, nous avons travaillé dur pour y arriver, avec seulement trois recommandations à travailler d’ici juin 2020 ».

2019 fut une année sous haute pression pour le CHM, puisque outre l’alerte rouge en raison de la proximité du cyclone Belna, et l’organisation afférente, un contrôle de la Chambre régionale des comptes est venu rajouter une strate à la certification des comptes et à l’accréditation COFRAC du laboratoire. Sur le plan social, la directrice se réjouissait de « la levée de la réserve sur la gestion des Ressources Humaines ». Mais certains en demandent plus, à l’instar du syndicaliste Anli Rigotard qui l’interpellait à la fin du discours sur « une demande de dialogue social, il y a encore trop de dysfonctionnements ! ». Bonne nouvelle, « la directrice des ressources humaines arrive le 1er mars », informait en retour Catherine Barbezieux.

De très nombreux invités dont Dominique Voynet, Thani Mohamed Soilihi, Ramlati Ali, Gilles Halbout, Jean-François Clombet, et Jean-Marc Leleu

Des éléments positifs en cascade donc, alors que Mayotte doit servir de base arrière dans le cadre du projet de l’exploitation gazière au Mozambique, « nous venons d’être listé comme établissement de repli pour les plateformes gazières. » La boucle est bouclée, il n’y a plus qu’à attendre la mise en exploitation. Et le CHM s’y prépare.

L’activité de l’hôpital est à un niveau équivalent à 2019, notamment avec 9.673 naissances, « nous frôlons toujours les 10.000 ». Et il a rajouté d’autres cordes à son arc, les soins de suite et de réadaptation, et la réanimation pédiatrique. Le caisson hyperbare qui fit la fierté des équipes à l’époque en raison d’une activité plongée sous-marine développée, avait été laissé de côté, « il est réactivé ainsi que la cardiologie, la gynécologie dans les centres de référence et l’ouverture d’un cabinet dentaire à Kahani ou l’oncologie, grâce à l’arrivée d’un praticien. »

L’hélisurface fait des petits

L’hélisurface inaugurée en octobre dernier

L’hélisurface inaugurée en octobre va faire des petits dans les centres de référence, preuve de son utilité, avec un gain de temps de l’hélicoptère de la gendarmerie sur les trajets en voiture.

Le personnel médical va durcir la réponse en cas d’incivilité à son encontre, « les agressions du personnel sont en augmentation, ce sera une tolérance zéro. Nous devons le soin aux usagers, ils nous doivent le respect. »

En réponse au turn-over, 30 postes ont été créés pour assistants partagés et 10 contrats sont en cours, en collaboration avec les CHU de La Réunion, Montpellier, Nîmes, Marseille et Lyon, en pédiatrie, en gynécologie et sur les urgences. Et en matière d’attractivité, « depuis 2 ans, ce sont 19 médecins titulaires supplémentaires que l’hôpital a accueilli, c’est très encourageant. » Un personnel fidélisé par l’envoi en formation professionnelle, « ils étaient 40 cette année. » Enfin, 10 ont été reçus au concours de cadres. De la compétence supplémentaire !

En 2020, outre l’ouverture – enfin- de de l’hôpital de suite de soins de Petite Terre, il s’agira de finaliser le projet médical, et de remettre à jour le plan sur les risques climatiques, épidémiologiques et naturels. Catherine Barbezieux pourra compter pour cela sur la nouvelle Agence régionale de santé de plein exercice, « un élément structurant pour nous. »

« L’ARS Mayotte… ça fait plaisir à dire ! »

Issa Abdou veut accélérer la mise en place du COPERMO

L’annonce du président de la République de mettre en place un second hôpital, c’est le président du conseil de surveillance Issa Issa Abdou qui y revenait plus particulièrement, « nous devons présenter le COPERMO* au ministère dans le courant de l’année ». Il comprend la décentralisation de l’hôpital sur un 2ème site, devenu indispensable sur un territoire qui ne possède qu’un seul établissement central et 4 périphériques, « il faut trouver le foncier, les préférences ont l’air de se porter sur le centre de l’île ».

Dans son discours en français comme en shimaoré, les 3 lettres ARS étaient détachées, accolées à Mayotte, « ça fait plaisir ! Autant que la naissance de l’académie de Mayotte, car en additionnant les deux, nous allons pouvoir mettre en place un début d’études de médecine pour résoudre le problème de désert médical. »

Rare discours d’un élu à Mayotte qui évoque ses pensées « vers ceux que la pauvreté, la misère excluent du système. Nous devons les accueillir, et, si j’ose dire, d’où qu’ils viennent. » Il militait également pour la convergence des droits sociaux vers le droit commun, et la mise en place de la CMU « qui désengorgerait le CHM, j’ai remis au président Macron une fiche allant dans ce sens lors de sa venue à Mayotte. »

Anli Rigotard évoquait des dysfonctionnements

Il espère sans doute avoir 20/20 pour ses 9 vœux, parmi lesquels le parrainage de l’hôpital de Petite Terre par « Martial Henry », « dont j’aimerais qu’il porte le nom », un avion sanitaire, déjà évoqué par Dominique Voynet, la directrice générale de l’ARS Mayotte, pas de suivisme derrière La Réunion pour le projet du gaz du Mozambique, et évidemment face au parterre d’invités, « une bonne santé ! »

Anne Perzo-Lafond

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