Deux ans après Irma, la Délégation sénatoriale aux outre-mer appelle le gouvernement à engager, avec les collectivités, une politique ambitieuse et durable de prévention et de gestion des risques naturels majeurs. Le volcan de Mayotte est évoqué, en espérant que le risque subsidence ait été évoqué.
À la suite du passage de l’ouragan Irma en septembre 2017 sur les îles de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, la Délégation sénatoriale aux outre-mer avait décidé de conduire une étude sur les risques naturels majeurs outre-mer pour laquelle Guillaume Arnell (Saint-Martin – RDSE) a été désigné rapporteur coordonnateur des deux volets.
Un premier rapport, publié en août 2018, a porté sur la prévention des risques et la gestion de l’urgence. Les rapporteurs, Mathieu Darnaud (Les Républicains – Ardèche) et Victoire Jasmin (Socialiste et républicain – Guadeloupe) alertaient alors sur la nécessité de consolider les dispositifs de prévention et de renforcer les moyens de vigilance et d’alerte.
Le second rapport, adopté ce matin par la délégation, est consacré à la reconstruction post catastrophe, à l’accompagnement des populations et à la résilience des territoires.
Deux ans après Irma, les rapporteurs Abdallah Hassani (LaRem – Mayotte) et Jean-François Rapin (Les Républicains – Pas-de-Calais) ont constaté que la reconstruction est loin d’être achevée, particulièrement à Saint-Martin, reconstruite en août 2019 à seulement 49 % contre 87 % pour Saint-Barthélemy, d’après les données du programme européen Copernicus. Des réserves sérieuses ont été émises sur le pilotage qui a été mené, jugé parfois contreproductif pour la conduite de la reconstruction. Les rapporteurs ont ainsi formulé des recommandations pour, dans de telles circonstances, favoriser une reconstruction efficace et durable.
S’intéressant à tous les types de risques naturels et à l’ensemble des territoires d’outre-mer, le rapport dresse un état des lieux de phénomènes encore en cours, comme les échouages d’algues sargasses aux Antilles et le volcan naissant à Mayotte. Face à l’urgence climatique qui aura des conséquences sur l’évolution des risques, notamment dans le Pacifique, les rapporteurs appellent à soutenir les actions en faveur de la résilience des territoires et des populations et proposent à ce titre la création d’un réel fonds vert.
Au terme de cette démarche constructive appuyée sur les territoires, les deux rapports de la délégation ont abouti à une centaine de préconisations destinées à l’ensemble des acteurs de la gestion des risques. Il appartient désormais au Gouvernement de s’engager à définir, en concertation avec chacun des territoires, une politique ambitieuse et d’apporter à celle-ci les moyens institutionnels et financiers indispensables à sa mise en œuvre.