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Messo : « En deux ans, nous avons inséré 57 personnes en situation de handicap »

Compliqué de rendre émouvante une cérémonie de signatures de conventions. C’était le miracle de la tornade Nawal Yssoufa, directrice de l’association Messo, qui œuvre pour l’insertion à l’emploi des personnes en situation de handicap : « Nous sommes les seuls, c’est étonnant au regard des schémas en tout genre qui sortent à longueur d’année. »

L’association est née en 2017, « nous avons déjà créé 57 emplois, dont 12 en CDI », nous glisse Nawal Yssoufa. Autour d’elle, ses partenaires qu’elle a fait mieux que se fidéliser, « l’ARS a doublé sa participation à 90.000 euros, et le conseil départemental à 65.000 euros », lâche-t-elle. L’année dernière, sur une formation de 16 personnes en situation de handicap, 11 ont été insérés. Cette année, deux formations sont proposées, la filière nettoyage et celle d’agent d’accueil administratif.

Démarché sur un terrain qui lui est peu familier, l’Agence Française de Développement (AFD) a aidé sur ses fonds propres, « cela correspond à notre slogan ‘un monde en commun’, qui ne doit laisser personne sur le bord de la route. Messo est une association pleine d’énergie que j’aurais aimé trouver sur ma route pour mon enfant handicapé », rapportait Yves Rajat, le directeur, très ému.

Pas d’Entreprises adaptées à Mayotte

Les partenaires de Messo et l’équipe en arrière-plan

Etant donné qu’il n’y a pas à Mayotte d’entreprises adaptées, c’est à dire gérées à 90% par des personnes en situation de handicap, nous travaillons à une insertion dans le même esprit avec l’Adie et la BGE. Deux structures qui conviennent que « la thématique est peu développée à Mayotte », « tout le monde peut entreprendre, c’est l’idée qui compte ». Quant à l’ARS, l’accompagnement monte encore en puissance puisqu’une convention pluriannuelle va être signée.

Alors que partout en France, la loi impose 6% de travailleurs handicapés dans les entreprises de plus de 20 salariés, à Mayotte, le taux reste plafonné à 2%. Le rattrapage devrait se faire progressivement jusqu’en 2021.

Les stagiaires ont témoigné de leurs difficultés

Une des jeunes stagiaires évoquait le « manque d’aides à Mayotte, ce n’est pas évident de trouver un établissement adapté à son handicap ». Le papa du jeune Hamza se faisait son porte-parole, « en 3 ans, beaucoup de dispositifs sur le handicap ont été mis en place à Mayotte, ça avance ! »

Avant la signature des conventions, Nawal Yssoufa incitait les familles à s’impliquer, « la réussite de la formation en dépend ».

Anne Perzo-Lafond

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