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Délabrement du quai n°1 : vers un grand chantier de refonte des infrastructures portuaires

Les photos du rapport d’EGIS parlent d’elles-mêmes. Les fondations du quai n°1 sont fragilisées, et cela ne date pas d’hier. Il fonctionnait en « mode dégradé », et risque de ne plus être exploitable si aucun chantier d’envergure n’est mené. Le Conseil départemental doit lancer un appel d’offre adapté.

Depuis le 5 novembre 2009, le conseil départemental détient la compétence de gestion du port de Longoni. S’il en a délégué l’exploitation à la société Mayotte Channel Gateway (MCG) le 1er novembre 2013, il conserve la maitrise d’ouvrage des travaux d’investissements et d’entretien des ouvrages portuaires. Or, ces derniers sont en souffrance, notamment le quai numéro 1 qui fonctionne depuis quelques années en « mode dégradé », pour reprendre l’expression du préfet Morsy qui en avait malgré tout maintenu l’autorisation d’exploitation.

Pour dresser un diagnostic de l’état des ouvrages portuaires, notamment le Quai 1 et la berge de sa voie d’accès, le conseil départemental a mandaté la société EGIS, société française d’ingénierie, de montage de projets et d’exploitation. Et le rapport souligne les défaillances des ouvrages.

S’il est appelé Quai n°1 bien qu’étant le plus petit des deux, avec 130 m de long et prés de 30m de large, c’est qu’il fut le premier construit, en 1993. Il permet théoriquement l’accostage de cargos et le débarquement des containers. Mais à ce jour, en raison du « mode dégradé », il ne peut recevoir que des cargos de dimensions limitées et les seuls chargements et déchargement, sans stockage de conteneurs. De plus une surveillance mensuelle de l’évolution des dégradations du quai est effectuée par le Bureau Veritas.

Poteaux et bittes d’amarrages dégradés

Les fixations rouillées des bollards (Photo EGIS)

L’examen et le compte rendu qu’en fait EGIS révèle des poteaux en acier « corrodés », dont « l’épaisseur a ponctuellement diminué de plusieurs mm », « le suivi mis en place par le Bureau Veritas sur les dés des pieux met en évidence la rapidité de l’évolution des dégradations et donc la nécessité d’intervenir. » En ce qui concerne les bollards, également appelés bittes d’amarrage, 6 sont « dans un état de dégradation avancée dû à la corrosion », et le 7ème est manquant. Enfin, le quai existant, et « quel que soit son état », ne semble « pas en capacité de supporter une grue de quai sollicitant 2 fois plus que la surcharge de calcul. »

La conclusion attendue est que « le quai est dans un état de dégradation avancée et ne semble plus répondre pas aux normes en vigueur. » La convention de DSP passée avec MCG prévoit l’agrandissement du quai 1 de 50 mètres pour le porter à 180 mètres linéaires. La convention prévoit aussi d’une manière plus globale le développement de l’activité portuaire et la construction de nouveaux quais. C’est donc une obligation pour le Département.

Quant à la voie d’accès au quai 1, « le talus côté mer s’érode progressivement et cela peut conduire à la déstabilisation des ouvrages qui sont ancrés ou fondés dans ce remblai (quais, escaliers, dalots, bâtiments) ainsi que de la voie d’accès elle-même ».

Toutes les infrastructures doivent être revues

Les signes d’affaissement pointés par EGIS

Face à ce constat, le conseil départemental a décidé de procéder à la démolition et à la reconstruction du quai 1. Et par la même occasion de rénover l’ensemble des infrastructures portuaires. C’est ainsi qu’il a lancé un premier appel d’offre pour la maitrise d’œuvre pour l’aménagement des infrastructures portuaires, le 28 octobre dernier. Il comporte 3 lots : le 1er porte sur la démolition, la reconstruction et l’extension du quai 1, le 2ème, sur l’extension et l’entretien du quai n°2, le plus long, 223m, et le plus récent, et le lot 3 qui porte notamment sur l’entretien du Terminal Pétrogazier.

Nous avons contacté le DGS du Département, Mahafourou Saïdali : « L’appel d’offre porte sur une recherche d’assistance à maitrise d’ouvrage, qui va nous permettre d’évaluer les travaux nécessaires sur le quai 1, le quai 2 et le terminal pétrogazier. »

En réalité, le Département travaille sur une nouvelle formulation plus détaillée de sa consultation, qui permettrait de scinder encore davantage les lots. D’autre part, le libellé du 3ème lot prête à confusion, « il s’agit de construire une plateforme d’accueil des navires qui vont approvisionner la future centrale biomasse. » La stabilisation de la berge sera aussi au programme, « avec la construction d’un quai à l’intérieur de la darse ». Nous sommes donc encore loin des premiers coups de pelle.

Un porte-container amarré au quai n°1

Des études complémentaires devront permettre d’effectuer des travaux de consolidation, comme le mentionne le rapport de EGIS, « il faut réhabiliter au plus tôt les éléments principaux de la structure », en parlant du quai 1, de procéder au remplacement des équipements d’accostage et d’amarrage, mais aussi d’affiner les caractéristiques des sols, et des armatures.

Le Département doit se pencher avec une vraie volonté politique sur les infrastructures de ce qui est considéré par tous comme le poumon économique de l’île, mais qui commence à fonctionner sous assistance respiratoire.

Anne Perzo-Lafond

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