Services publics saturés, classes surchargées, sous une pression migratoire qu’on ne voit pas mollir… évidemment n’importe quelle personne censée voudrait en voir la fin et trouver des moyens de rendre la situation vivable pour tous. En tombant facilement dans des arguments populistes. C’est parce que l’Etat a trop tardé à réagir qu’ils ont vu le jour à Mayotte. Une prise de conscience tardive dont on peut créditer le gouvernement actuel qui met des moyens, même si les arrivées de kwassas restent quotidiennes.
C’est d’ailleurs dans cette brèche facile que s’engouffre Marine Le Pen : « Si on veut, on peut stopper cette immigration clandestine par des politiques dissuasives. Ce droit du sol est une incitation permanente aux arrivées, avec des conséquences dans tous les secteurs de la vie des Mahorais. » Son évolution n’est qu’un « coup d’épée dans l’eau à Mayotte. »
La représentante du RN sortait alors du Centre Hospitalier, après avoir visité la plus grosse maternité de France voire d’Europe, avec ses 10.000 naissances par an. Safina Soula, pore parole du CODIM, ne décolérait pas, « d’habitude, il y a des malades dans les couloirs, là, il n’y a plus personne ! » Marine Le Pen a trouvé un « établissement bien géré », mais « pas en adéquation avec les chiffres réels de la population. Il y a au moins 400.000 personnes à Mayotte* ! ».
L’Arabie Saoudite comme enjeu
Elle accuse la France de faire preuve de « mansuétude » à l’égard de l’Union des Comores : « Je me demande si les bonnes relations qu’entretiennent les Comores avec l’Arabie Saoudite n’en est pas la cause, le gouvernement français ne voulant surtout pas entrer en conflit avec ce pays. »
L’image de la situation à Mayotte, Marine Le Pen veut la porter haut et fort en métropole, notamment dans le cadre des élections européennes : « Mayotte, c’est notre futur ! Cette immigration clandestine dont la lutte représente un coût pour les services publics, et la dévalorisation du patrimoine privé qui s’en ressent, nous allons le connaître. »
Marine Le Pen a ensuite visité le moderne Centre de Rétention Administratif en Petite Terre.
Anne Perzo-Lafond
* Le recensement INSEE donne 256.000 habitants en 2017