Les emplois francs ont été créés en France pour répondre aux barrières à l’emploi que peuvent rencontrer de nombreux habitants des quartiers populaires. Etant donné les résultats, le gouvernement décide d’étendre dès le mois d’avril 2019 les territoires d’expérimentation. Le nouveau périmètre géographique du dispositif inclut désormais l’ensemble des quartiers prioritaires de 7 nouveaux territoires, ainsi que l’ensemble des départements et régions d’outre-mer.
La ministre du travail, Muriel Pénicaud, a souligné que « les quartiers recèlent des talents et des énergies qui sont une chance et une richesse pour les entreprises de notre pays. Nous sommes déterminés à lutter contre les discriminations liées au lieu où l’on vit ».
Comment ça marche ? Une entreprise ou une association, où qu’elle soit située sur le territoire national, embauchant un demandeur d’emploi habitant en quartier prioritaire, bénéficie d’une prime pour l’embauche en CDI (à hauteur de 5000 €/an sur 3 ans) ou en CDD de plus de 6 mois (à hauteur de 2500 €/an sur 2 ans).
Les 17 communes de Mayotte concernées
La première phase d’expérimentation des « emplois francs » a été lancée le 1er avril 2018 sur sept territoires métropolitains. Au 10 mars 2019, 5.699 demandes avaient été déposées, et 4.544 acceptées. 82 % des contrats signés sont des CDI, 87% avec des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs et 13% avec des associations. Dans un cas sur deux, le bénéficiaire travaille en dehors du quartier où il vit, ce qui prouve qu’il est possible de lutter contre l’assignation à résidence.
Un succès qui a incité Muriel Pénicaud, Annick Girardin et Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement, à étendre ce dispositif à de nouveaux territoires. « Ce sont ainsi plus de la moitié des personnes vivant en quartier prioritaire qui auront accès au dispositif, soit deux fois plus qu’au lancement de l’expérimentation, il y a un an », indique le communiqué du MOM.
A Mayotte, 36 quartiers sont prioritaires au titre de la politique de la ville, « les 17 communes de l’île sont concernées », nous indique la préfecture. 144 000 personnes vivent dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (INSEE, juillet 2017), soit les deux tiers de la population : « Ces habitants souffrent d’un déficit de formation et ont des difficultés un peu plus marquées pour s’insérer sur le marché du travail par rapport à la population du reste du territoire. »
A.P-L.