Que n’a-t-on pas entendu en 2016 lorsque le conseil départemental annonçait vouloir se doter de 5 véhicules électriques… une surenchère de railleries avait accueilli cette annonce de Raïssa Andhum, présidente de la Commission Aménagement et développement durable. «Une phase expérimentale avec l’achat de véhicules à usage interne », avait été annoncée, pour un remplacement progressif du parc automobile par la suite.
Ce coup-ci, on passe à la vitesse supérieure après une réunion ce vendredi 15 mars entre une dizaine d’entreprises et d’institutions au siège d’Électricité de Mayotte (EDM). Partant du constat d’un essor des ventes de véhicules électriques dans les autres territoires français, EDM et l’ADEME, à l’initiative de la rencontre, expliquent avoir « anticipé des travaux de réflexion sur l’impact de ses nouveaux transports sur le réseau électrique de Mayotte ».
Un conseil départemental éclairé
Etant donné que l’investissement dans une centrale Longoni III n’est pas prévue pour cette année, et que le stockage de l’énergie n’est pas encore d’actualité – un appel à projets est en cours – il faut donc anticiper les pics de consommation, sur la tranche 18h-21h (heure de retour au domicile), estime EDM.
La solution sera le « recours à des bornes de recharge publiques ou dans les entreprises et institutions afin d’encourager la recharge en journée, sur les heures de travail, lorsque le soleil brille et que la production d’électricité des centrales photovoltaïques est à son paroxysme ». Une action dirigée par l’horizon de 2030 qui fixe l’autonomie énergétique pour tous les DOM.
« Nous avons déjà reçu une voiture, les quatre autres vont arriver vers le mois de juin », nous précise Raïssa Andhum. Qui rajoute que les taux d’octroi de mer ont été réduits, « de 30% à 3 ou 5% », pour rendre accessible l’achat de ce type de véhicules.
Deux bornes solaires seront installées devant le conseil départemental, pour recharger les véhicules en journée, et une troisième chez un loueur de voiture qui devrait se doter d’un véhicule.
Ont été discutées les question de « l’adaptabilité de ces véhicules au territoire et à son climat », ainsi que de « l’importance pour les décisionnaires d’orienter tous leurs efforts en faveur des transports en commun (CARIBUS) et des modes de transport ‘doux’ (vélos à assistance électrique, marche à pied…).
A.P-L.