Le parquet (bureau du procureur) semble résolument décidé à faire passer un message de fermeté dans la lutte contre l’immigration clandestine, mais surtout contre ceux qui en profitent.
Ce mercredi à 6 heures du matin, une cinquantaine de gendarmes a investi une propriété située à la sortie de Bandrélé. Les moyens conséquents déployés comprennent des gendarmes mobiles, des départementaux, la brigade cynophile, la nautique, l’identification criminelle.
L’opération faisait suite au témoignage de deux des locataires hébergés par la propriétaire du terrain, et victimes d’une tentative de décasage dimanche dernier. Un décasage qui serait survenu en représailles contre ces mêmes locataires qui se plaignaient de leurs conditions d’hébergement et d’exploitation.
« L’opération de ce matin est à double volet, explique sur place le substitut du procureur Pablo Rieu. Il y a le volet administratif de lutte contre l’immigration clandestine, et le volet judiciaire qui concerne les habitats de fortune dans des conditions qui ne correspondent à aucun critère de décence ».
Concrètement donc deux personnes ont été arrêtées à l’aube et placées en garde à vue pour des chefs de tentative d’expulsion par voie de faits, violences aggravées en réunion et avec arme, emploi d’étrangers sans titre et travail dissimulé et aide à l’entrée et au séjour par habitat indigne.
Les deux mis en cause sont une femme, propriétaire d’une maison « avec tout le confort » selon le parquet, qui louait son terrain à une quinzaine de personnes dont 10 en situation irrégulière. Les loyers allaient de 50 à 200€ pour des bangas sans eau courante. Le seul point d’eau étant commun à tous les occupants, et servant aussi bien de douche que le toilettes. Un banga neuf, en cours de construction avec une dalle en béton témoigne d’un développement de cette activité illicite.
Travail de nuit pour 50€/mois
L’autre gardé à vue tenait un barrage dans le sud. Il lui est reproché d’avoir fait garder son bateau à Musicale Plage, chaque nuit de 21 heures à 5 heures du matin, par un étranger en situation irrégulière moyennant une rémunération de 50€/mois. Précisément le montant du loyer que cet étranger payait chez la propriétaire arrêtée. « On est dans l’exploitation de A à Z » note le parquetier qui dénonce « ni plus ni moins que de l’esclavage moderne ». La brigade nautique a été mobilisée pour saisir le bateau de plaisance, équipé d’un moteur de 500cv et estimé à 20 000€.
Le propriétaire du bateau est également poursuivi pour être intervenu chez la propriétaire du terrain, à la demande de cette dernière, en vue d’expulser dimanche dernier les habitants qui avaient voulu réclamer de meilleures conditions de vie et de travail.
Cette opération coup de poing de la gendarmerie survient 24 heures après une autre opération similaires à Pamandzi qui avait aussi permis l’interpellation d’un barragiste suspecté de faits similaires, mais par la PAF cette fois.
« Il y a eu un effort d’harmonisation des pratiques de tous les services d’enquête. Il y a une cohérence dans l’action des forces de l’ordre » poursuit le procureur Rieu. Une harmonisation qui se traduit notamment par la saisie « systématique de tous les biens ». Ce matin, 2700€ en espèces, la maison et le terrain de deux hectares ainsi que le bateau ont été saisis et pourraient être définitivement confisqués à l’issue du procès.
« La volonté, c’est d’assécher l’intérêt qu’il y a à participer à l’exploitation des étrangers en situation irrégulière à Mayotte, poursuit le substitut ». Son message est clair : » si vous participez au recel de l’immigration clandestine, vous pouvez tout perdre. On saisira tout, on va trancher dans le vif ».
La loi permet en effet la saisie de l’intégralité des biens appartenant aux mis en cause de tels faits, y compris les biens sans lien avec l’infraction. Un outil juridique que la justice à Mayotte a décidé d’utiliser désormais de manière systématique. Les biens saisis sont théoriquement restitués après le procès si le prévenu est relaxé. Mais l’office de gestion des biens saisis a le droit de les vendre avant l’audience, notamment pour éviter de coûteux frais d’entretien.
Les autres auteurs de la tentative de décasage sont en cours d’identification.
Y.D.
Un autre barragiste arrêté pour exploitation d'étrangers et décasage
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche | +25° | +24° | |
Lundi | +25° | +24° | |
Mardi | +25° | +24° | |
Mercredi | +25° | +24° | |
Jeudi | +25° | +24° | |
Vendredi | +25° | +24° |
Prévisions sur 7 jours
Mahamoud Azihary accuse la Cadema de « rétention d’information » sur le marché du...
Le président du groupement d’intérêt économique « Ouvoimoja Transports », a déposé un recours au tribunal administratif contre la Cadema concernant l’attribution du marché public du Caribus. Motif : la Cadema refuserait de produire quelques documents que ce soit justifiant un choix éclairé de la société Optimom par rapport à ses concurrents.
Santé : Un nouveau cabinet médical sur la commune de Tsingoni
La mairie a été proactive sur cette installation d'un 2ème médecin dans la commune. Qui pourrait ne pas arriver seul
Ahmed Ali Mondroha une nouvelle fois reconduit à la tête de la SIM
La Société Immobilière de Mayotte soufflera dans trois ans ses 50 bougies, et a su résister aux tempêtes à la fois internes et propres au territoire. Elle est attendue au tournant de la production massive de logements de qualité, au regard des besoins du territoire
Mayotte Place-nette : Anchya Bamana dénonce « Un ballet de chiffres »
La communication de la ministre déléguée aux Outre-mer ce mardi était à double tranchant, les acteurs locaux n’en voyant pour l’instant pas le gain. L’ancienne maire de Sada interpelle Gérald Darmanin
Ben Issa Ousseni prend la présidence du GIP l’Europe à Mayotte
Lors de la mise en place du Groupement d’Intérêt Public (GIP) l’Europe à Mayotte, il avait été décidé d’une présidence tournante entre le préfet et le président du conseil départemental à mi-parcours.
Ce GIP est...