La souriante Amina Saïd Hamidouni a pris son poste au mois de juillet. En charge du volet développement syndical et formation de la CFE CGC, elle arrive de Poitiers où elle était médiatrice académique. « Il s’agit d’apporter des outils aux représentants du personnel », explique-t-elle.
« A quoi sert un délégué du personnel ? », « Comment communique-t-il avec les salariés ? », « La prévention des difficultés économiques par le Comité d’Entreprise »… Autant d’éléments qui seront décryptés, notamment à l’aulne du code du travail de droit commun appliqué le 1er janvier 2018.
Les premières formations se tiendront du 13 au 16 novembre prochains. Elles seront dispensées par des cadres du Centre de Formation et d’Etudes Syndicales (CEFES), « et proposeront deux modules qui intégreront les modifications de la réforme actuelle du code du travail », précise Djoumoi Djoumoy Bourahima. Sont ciblés les délégués du personnel, les délégués syndicaux, et les Instances représentatives du personnel. Cinquante candidats sont inscrits, « ils pourront ensuite exercer leur mandat avec les éléments du code du travail de droit commun ».
Une formation pour la rue
Lorsque les syndicats CGT Ma, CFDT, FO étaient descendus dans la rue pour manifester en 2015 contre une transposition partielle du code du travail, la direction du travail (Dieccte) avait jugé qu’un travail de formation était nécessaire, pour appréhender les délais de mise en place. La plupart des sièges étaient restés vides, mais depuis, des formations sont proposées par les syndicats eux-mêmes : « Chaque organisation a sa propre politique syndicale. Et n’utilisera pas de la même manière l’arsenal juridique selon qu’elle veut ou pas descendre dans la rue », décrypte Djoumoi Djoumoy. Qui explique que les syndicats avaient demandé à la Dieccte des moyens financiers pour organiser ces formations avec leurs cadres nationaux.
Celle que propose la CFE CGC est financée sur ses propres deniers, « grâce à nos adhésions. Mais nous demandons toujours à la Dieccte un accompagnement pour nommer un référent formation pendant un an, qui maîtrise le code du travail et serait à même de vulgariser les textes. »
Nouvelle unité patrons-syndicats de salariés
La phase numéro 2 de l’action, portera sur la diffusion de l’information auprès de l’ensemble du personnel début 2018, après la mise en place du code du travail.
La priorité du moment pour Djoumoi Djoumoy, c’est la mise en place des organes décisifs en matière de formation professionnelle : Le COPAREF*, composé du patronat et des représentants des salariés, qui veut assurer une meilleure coordination des politiques d’emploi, de formation et d’orientation professionnelle, et le CREFOP, au rôle similaire, « et qui va permettre de mettre en place un OFCA pour la collecte des fonds pour l’apprentissage notamment. Nous l’installons mi-décembre ».
Des structures qui ont été mises en place somme toute récemment en métropole, puisque créées par la loi du 5 mars 2014, et dont va pouvoir bénéficier Mayotte : « Cela va permettre de donner à la DAFPI du Département, des orientations sur la formation professionnelle et sur les financements à mobiliser ».
C’est un défi que doivent relever les partenaires sociaux, mais gageons que leur unité lors de la fronde contre le report du conseil des prud’hommes, continuera à les porter, « la réussite ne passera que par une entente entre partenaires sociaux », confirme Djoumoi Djoumoy.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
* COPAREF : Comité Paritaire Interprofessionnel Régional pour l’Emploi et la Formation Professionnelle
CREFOP : Comité régional de l’emploi, la formation et l’orientation professionnelles