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Mayotte, sa vie, son œuvre, sa culture, étudiées dans un Diplôme universitaire

Buata Lalela (à droite) et Rastami Spelo
Buata Lalela (à droite) et Rastami Spelo

Le premier diplôme portant sur l’Histoire et la culture mahoraise a été lancé l’année dernière au Centre Universitaire, de Formation et de Recherche (CUFR), « c’est aussi une première sur la France entière », souligne Buata Bundu Malela*, enseignant chercheur, maître de conférence en littérature francophone de l’océan Indien et de la diaspora africaine, et qui en a la charge.

Intitulé « Société, langues et cultures de Mayotte », ce Diplôme universitaire (DU), va vous faire voyager à travers les langues et les espaces géographiques. Deux modules sont au programme des 156 heures réparties sur l’année. Linguistique tout d’abord, avec une initiation au shimaoré et au shibushi par Rastami Spelo, au français langue africaine dans l’ensemble bantou, et de primo-linguisme et d’alphabétisation, par Mlaïli Condro.

L’autre gros bloc porte sur la culture générale des civilisations. Amateurs des analyses de Thomas Msaïdié, vous aurez droit à un cours de droit constitutionnel de Mayotte. L’art et la société du spectacle ne sont pas oubliés, enseignés par Del Zid, le président du festival Milatsika, des cours d’anthropologie et d’archéologie sont aussi au programme, de musicologie par Victor Randrianary, et des cours d’Histoire de Mayotte et sur l’histoire de l’enseignement à Mayotte, sont proposés par Isabelle Denis, Docteur en Histoire contemporaine.

Compétences locales et public métissé

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Des élèves de divers horizons

« J’ai cherché des intervenants qui avaient une bonne connaissance de Mayotte, mais également diplômés », explique Buata Malela. Les cours se déroulent les vendredi soirs de 17h à 19h et les samedis matins de 7h à 13h, le contrôle des connaissances est continu.

A la fin de l’année dernière, sur 27 inscrits, 13 ont été diplômés, « il y a eu quelques abandons en cours d’année. Mais ce qui ont persévéré ne manquaient pratiquement aucun cours, ils étaient accro ».

Parmi les élèves, on retrouve des enseignants, des mahorais travaillant dans la fonction publique territoriale, des membres d’associations luttant contre l’analphabétisme, des privés souhaitant approfondir leurs connaissances sur Mayotte.

« L’objectif est de créer une dynamique positive autour de Mayotte, de sortir des stéréotypes, des préjugés, d’envisager ce territoire sous ses multiples facettes ». Né d’une réflexion initiée en 2014 et mise en forme en 2016, ce DU réussit le tour de force de réunir une bonne partie des compétences locales, pour un contenu aussi bien destiné aux initiés qu’aux primo-arrivants.

Ils sont 25 à s’être lancés ce vendredi, il reste donc quelques places pour les intéressés.

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

* Son dernier ouvrage « Les littératures francophones de l’archipel des Comores » vient de sortir chez Classiques Garnier, collections Rencontres

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