Aussitôt dit, aussitôt fait. A peine le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a-t-il annoncé ce mardi la publication des noms des assistants parlementaires des députés, qu’ils s’affichaient sur internet.
Embarquée bien malgré elle dans l’affaire des emplois fictifs présumés de Penelope Fillon, l’Assemblée nationale réagit. Depuis trois semaines, c’est son mode de fonctionnement qui est en effet directement mise en cause et particulièrement une certaine opacité qui entoure les salariés au service des élus.
Claude Bartolone a donc décidé de satisfaire la demande de transparence des citoyens, et la volonté de voir une certaine exemplarité dans les hautes sphères du pouvoir.
Le président de l’Assemblée a d’abord évoqué la mesure lors d’une réunion du groupe des députés socialistes et écologistes mardi. Et si l’annonce officielle devrait avoir lieu ce mercredi lors d’une réunion du bureau, la plus haute autorité collégiale de l’Assemblée, les noms ont déjà été publiés. Dès ce mardi soir, la mesure était effective et on pouvait donc consulter les noms des collaborateurs des députés sur le site internet de l’institution, accessibles à tous.
Sept assistants pour les Mahorais
On apprend ainsi que les deux députés mahorais ont sept assistants parlementaires autour d’eux. Boinali Saïd Tombou en emploie quatre : Soiphiat Youssouf Bacar, Zaïna Assani, Zaitouni Ali et Moutihani Ymamou. Il s’était séparé d’une de ses assistantes qu’il avait accusée de vol. Le député Ibrahim Aboubacar en salarie trois : Mirdine Ousseni, Soihibou Hamada et Maéva Dargaud-Tarquin. (Voir la Liste des collaborateurs des députés)
Certains députés ont précisé que les noms seront également publiés sur la page personnelle de chaque député et mis à jour régulièrement, suivant les changements de situation.
La mesure revêt donc les atours de la transparence. Pour autant, ces noms sont aussi dans les déclarations de début de mandat que les députés remettent à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) créée à la suite de l’affaire Cahuzac. Actuellement, c’est cette instance qui rend publiques ces déclarations, sur son propre site. La Haute autorité précise d’ailleurs que Claude Bartolone avait «demandé dès sa prise de fonctions (le 26 juin 2012) le contrôle des comptes de l’Assemblée par la Cour des comptes.»
Certains sénateurs montrent l’exemple
Cette décision intervient le jour de la fin des travaux parlementaires de la mandature. Les députés achèvent en effet la dernière session du quinquennat et se préparent à partir en campagne. En juin prochain, il y a fort à parier qu’ils seront nombreux parmi les 577 représentants de la nation, à ne pas retourner dans l’hémicycle.
Un peu plus de transparence pour faire taire les critiques et renforcer les contrôles démocratiques, cela ne peut pas faire de mal. L’autre chambre parlementaire, le Sénat, publie déjà sa propre liste des noms des collaborateurs. Mais tous les sénateurs ne se sont pas prêtés au jeu. Par exemple, les noms des assistants des deux sénateurs de Mayotte n’y figurent pas. Mais pour eux, le mandat n’est pas encore terminé.
RR
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