La tomate est la principale culture maraîchère à Mayotte. Elle se pratique de 3 manières: majoritairement en « plein champ » (en ligne et arrosage au trou), sous abri (serres plastiques et plantation en terre), en hors-sol (culture en hydroponique). La première est la moins contraignante au niveau des équipements et des connaissances techniques, et reste privilégiée par les paysans anjouanais, « c’est aussi une production à cycle court, visant à fournir rapidement de la trésorerie », rajoute la note de la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt.
Les importations de tomates fraîches n’ont pas cessé de baisser depuis 2013, de 60 tonnes à 16t en 2015. Saluons donc les campagnes de structuration de l’agriculture. Elles ne se font plus qu’en saison de pénurie, de janvier à avril, et vient à 96% de Madagascar. C’est là aussi une victoire des échanges régionaux.
Le hors sol 10 fois plus productif, mais 2 fois moins qu’en métropole
Les efforts sont à fournir sur la conserve, puisque ce conditionnement est très prisé par les plats locaux : « La mise en conserve locale est à étudier lorsque le prix est au plus bas (septembre et octobre). Il pourrait y avoir synergie d’usage d’équipements puisqu’un des volets des travaux actuels du programme de R&D porte sur la mise au point d’une filière « mataba en conserve », dont la période de fonctionnement serait complémentaire à celle de la tomate. »
Du côté des prix par contre, ça coince, sans doute en écho aux faibles rendements : de 2 euros le kilo en saison sèche à plus de 5 euros en saison des pluies, où les rendements peuvent être divisés par 3. Le hors sol est prés de 10 fois plus productif que le plein champ, mais deux fois moins qu’en métropole, et même 10 fois moins pour le plein champ.
Engrais à base de fiente de poule
Les coûts des approvisionnements sont à pointer du doigt en raison des taxes de douane et d’octroi de mer. Les paysans utilisent peu d’engrais chimique ici, privilégiant la fiente de poule.
Par contre, les ennemis de la tomate que sont le flétrissement bactérien et la mouche de la tomate, incitent à s’armer en produits phytosanitaires quand les services de l’agriculture préfèreraient trouver des alternatives : « L’utilisation répandue de la variété Mongal, résistante au flétrissement bactérien, permet par exemple de limiter les pertes causées par cette bactérie du sol. »
Le temps de main d’œuvre explique aussi le niveau des prix de vente : 700 heures par ha.
La mise en place du réseau Dephyferme devrait améliorer les connaissances technico-économiques. La DAAF est en tout cas optimiste en annonçant que le renforcement de la coopération dans le secteur maraicher va permettre de mieux organiser la commercialisation et de rechercher la valorisation par la transformation.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte