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Sécurité: Le général de gendarmerie Lucas aura pu vivre les nuits agitées de l’île

La gendarmerie ouvrira le défilé
Prendre le temps de cerner les besoins du territoire

«Il connaissait beaucoup de territoires ultramarins, notamment la Guyane où il était jusqu’alors à la tête de la gendarmerie, mais pas Mayotte», rapporte le colonel Jean Gouvart, commandant en partance de la gendarmerie de Mayotte. «D’autre part, il a été étroitement associé à la préparation du Plan Sécurité pour Mayotte, ce qui l’a incité à rencontrer sur place le préfet, le procureur et le président du TGI.»

Enfin, il était important pour Lambert Lucas de cerner le moral des troupes, «de prendre contact avec les éléments des unités, et de visiter les futurs sites d’implantation des nouvelles brigades, à Trévani, et aux Hauts Vallons pour le Groupe de pelotons d’intervention.» Les 42 gendarmes, dont 12 en brigades, annoncés par Bernard Cazeneuve avant même le Plan Sécurité doivent arriver pendant les grandes vacances, et un effectif supplémentaire est prévu pour renforcer la police judiciaire.

« Nous manquons clairement de permanents »

Général Lambert Lucas (Photo Thani Mohamed Soilihi)
Général Lambert Lucas sur l’île lors des violences des coupeurs de route (Photo Thani Mohamed Soilihi)

Un effectif malgré tout insuffisant: «Nous manquons clairement de permanents», a fait remonter Jean Gouvart. Reparti ce jeudi à midi, le général aura donc pu être confronté aux violences de la nuit, notamment au phénomène de coupeurs de route, « avec des actions toujours limitées à un secteur précis de l’île, Passamainty-Vahibé, et maintenant Ongoujou et Ironi Bé », précise Jean Gouvart.

Mais aussi à une agression particulièrement violente sur le réceptionniste de l’hôtel Sakouli, qui a été menacé lors du vol de la caisse, « et des individus ont essayé de voler un coffre-fort à Iloni », ce qui a sollicité la patrouille de gendarmerie, appelée quelques heures après pour les coupeurs de route à Ironi Be.

Difficile de savoir s’il s’agit de la même bande, aucune interpellation, ni même identification* n’a pu avoir lieu : « Les blessés ont été acheminés vers l’hôpital et nous n’avons pu encore les interroger. »

32 mobiles repartis

Jean Gouvart : "Nous avons déjà enregistré 15 plaintes sur les actions de cette nuit"
Jean Gouvart espère d’autres effectifs à venir

Les moyens de la gendarmerie sont très sollicités actuellement par la protection sur les routes des élèves et de leurs professeurs lors de leurs déplacements vers les centres d’examen le matin et le soir. Mais les coupeurs de route auront eu raison de la patrouille, « qui était passée quelques instants auparavant. » Il faut aussi compter avec les rumeurs qui circulent vite, notamment pas sms, et qui demandent un travail de vérification, le plus souvent inutilement énergivores pour les militaires.

Mais pendant que le général venait faire un bilan et écouter les acteurs de la sécurité, les 32 mobiles venus de La Réunion en renfort pour les expulsions par les forces de l’ordre du terrain de Tanafou, sont repartis hier, en dépit des forts besoins sécuritaires. La contrainte selon le colonel Gouvart tient dans les politiques des effectifs : « elles sont annuelles et tiennent compte des besoins de l’ensemble des départements français. »

La dissuasion par l’îlot Mtsamboro

Il se veut malgré tout rassurant, mais à moyen terme : « Les 42 gendarmes prévus pour les mois prochains ne sont qu’une première étape. Il y en aura d’autres. »

De son côté, le général Lucas réfléchit à l’organisation optimale des forces sur le territoire à l’horizon de 10 à 15 ans, « compte tenu de l’accroissement de la population. » Selon nos informations, un Plan Sécurité Outre-mer pourrait d’ailleurs être décliné à la fin de ce mois.

Il est néanmoins possible de faire beaucoup avec les moyens du territoire, comme l’avait prouvé le préfet avec l’envoi des légionnaires sur l’îlot Mtsamboro, mais retirés ensuite parce qu’ils auraient été moins efficaces, l’information étant connue à Anjouan. Une présence pourtant dissuasive de l’aveu de tous, et qui mériterait d’être pérennisée.

De son côté, Jean Gouvart, d’une grande disponibilité et qui a toujours fait preuve d’un esprit constructif, quitte le 29 juillet ce territoire remuant après y avoir passé 4 ans, pour rejoindre l’Etat Major de la gendarmerie de la Région Bourgogne. Il pourra toujours apporter son expertise s’il y était confronté à des problématiques migratoires…

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

* Deux numéros à appeler pour les victimes ou les témoins : 0639.69.51.96 ou le 0269.61.12.16

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