25.8 C
Mamoudzou
mercredi 22 janvier 2025

Un «tableau de bord» du lagon pour piloter les objectifs du Parc marin

Tableau de bord PNM«Où en sommes-nous aujourd’hui? Où voulons-nous aller? A-t-on bien fait jusqu’ici? Comment faire mieux si nécessaire?» Ce sont les questions clés auxquelles souhaite répondre le Parc marin pour trouver le bon vent qui va le faire avancer. Et pour y parvenir, il se dote d’un «tableau de bord» qui va lui permettre d’avoir une vision complète de son travail. Tous ceux que cela intéresse, les acteurs du lagon, les partenaires du Parc comme le grand public, y trouveront un accès aux dossiers portés par le Parc.

Car le PNM ne fait pas ce qu’il veut. Il doit mener à bien des objectifs qui sont fixés dans son plan de gestion. Il est question de protection du patrimoine naturel, de la bonne qualité de l’eau du lagon, de la valorisation de la culture maritime ou encore du développement durable des usages traditionnels, de loisirs et des activités économiques…

Les pictogrammes du tableau de bord
Les pictogrammes du tableau de bord

Logiquement, ce tableau de bord reprend les 8 chapitres du plan de gestion. Chacun est doté d’un certain nombre d’indicateurs, présentés sous forme de pictogrammes colorés, qui vont donner une vue synthétique et simplifiée de la situation. «Chaque indicateur constitue ainsi un levier qui permet au conseil de gestion de piloter les actions, d’asseoir ses avis et de justifier ses recommandations», explique le Parc.

Des indicateurs, du rouge au bleu

Parmi les indicateurs bien notés, on trouve le suivi des «changements globaux» du milieu marin lié au climat. Il est vert et donc qualifié de «bon». Le PNM estime qu’«avec le déploiement d’un réseau de onze sondes dans le lagon pour mesurer toutes les dix minutes la température, la pression et la salinité, ainsi que les suivis faits lors des épisodes de blanchissement corallien, le Parc est en mesure d’assurer un suivi des changements globaux et de leurs effets sur les principaux récifs de l’île».

Dugong mort sur la plage en juin 2015 (Photo: A. Guilleux/Agence des aires marines protegées)
Dugong mort sur la plage en juin 2015
(Photo: A. Guilleux/Agence des aires marines protegées)

Mais tous sont loin d’être aussi positif. Par exemple, l’indicateur «Dugong» est rouge comme «très mauvais»… avant peut-être de revêtir le noir du deuil. Car l’espèce est toujours au bord de la disparition dans nos eaux. Alors que les individus sont moins de 10, un cas de braconnage a porté «un coup dramatique aux objectifs de conservation» de l’espèce à Mayotte.

Enquête auprès de la population

Le Parc a également créé 9 indicateurs à partir d’une enquête menée auprès des Mahorais et des touristes en octobre 2015. Elle a permis de savoir qu’elle est leur connaissance et leur perception sur différents thèmes autour du milieu marin: les métiers de pêcheur et d’aquaculteur, les activités liées à la mer, la règlementation des activités maritimes, les missions du Parc…

Notre «connaissance du milieu marin» est ainsi considérée comme «moyenne». D’un côté, le parc note que «la connaissance de la vulnérabilité de certaines espèces ou habitats est acquise pour les espèces les plus emblématiques» comme les mammifères marins, les tortues marines, les récifs coralliens ou les mangroves, mais les menaces qui pèsent sur les autres espèces du lagon, comme les requins, les raies ou les poulpes, «restent souvent méconnues».

Poissons dans le lagon
Dans le lagon de Mayotte

Le parc en a profité pour tester sa notoriété. Cette fois, l’indicateur est «très mauvais» avec à peine 44% des personnes interrogées qui connaissent son existence.
Cette enquête sera reconduite tous les 2 ans, pour pouvoir mieux cibler et adapter les actions de sensibilisation et de communication.

29 indicateurs finalisés sur 67

Ce tableau de bord est présenté par le Parc comme une première esquisse car il est encore en construction. «A l’heure actuelle, sur les 67 indicateurs envisagés dans ce tableau de bord, 29% ont été finalisés», explique le Parc mais pour le 2 édition du tableau de bord, 70% des indicateurs devront être validés.

Mais sachant que des indicateurs comme l’«effort de pêche pélagique», les «tortues marines» ou les «herbiers» seront déterminés en fonction des suivis scientifiques, il faudra donc un peu plus de connaissances et de recul pour les évaluer correctement.
«C’est pourquoi, une part des indicateurs du tableau de bord sont voués à ne pas être renseignés pendant encore plusieurs années, le temps d’avoir assez de données pour construire des grilles d’évaluation pertinentes», conclut le Parc.
Mais ceux dont nous disposons permettront déjà de suivre l’évolution de nombreux aspects du lagon au fil du temps.

RR
www.jdm2021.alter6.com

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

« On nous refuse tout », le cri d’alerte des professionnels de santé libéraux de Mayotte

Un mois après le passage du cyclone Chido, les professionnels de santé libéraux dénoncent des conditions de travail "toujours intenables".

L’utilité des rapports parlementaires sur la gestion des risques naturels en Outre-mer

Le 27 mai 2024, il y a donc 8 mois, la commission d’enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d’outre-mer de l’Assemblée rendait son rapport. Idem pour la Délégation sénatoriale aux Outre-mer. Des feuilles de route sur les écueils à éviter et les préconisations à suivre. Avec en préalable, l’installation d’un radar météo.

Justice : un an d’emprisonnement avec sursis pour « un stagiaire du vol »

e tribunal judiciaire de Mamoudzou retrouve petit à petit son rythme habituel après Chido. Ce mardi, un jeune homme de 22 ans a été jugé pour vol et tentatives de vols pour des faits qui se sont déroulés entre 2022 et 2024. Le sang du prévenu avait été retrouvé à La Poste, l’Association pour le Droit à l’Initiative Economique (ADIE) et la bibliothèque de Dzoumogné.

À Mayotte, les prix des billets d’avion s’envolent…

Lors du passage du cyclone, l’aéroport a été ravagé, provoquant l’isolement aérien de l’île pendant plusieurs jours. La reprise des vols commerciaux le 1er janvier a permis à des familles séparées pendant le cyclone de progressivement se retrouver. Malgré cela, certains habitants tardent toujours à rejoindre l’archipel, en raison de la cherté des billets d’avion.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com