Gonfreville. Vous ne savez peut-être pas où se trouve cette commune normande. C’était également le cas des 13 élèves de K2 (12 compétiteurs et une reporter) partis y disputer les championnats de France de Double Dutch avec leur prof de sport. Et de Gonfreville, ils ont tous ramener une expérience exceptionnelle. Il n’est en effet pas courant dans une discipline de croiser, en plus des meilleurs français, un quadruple champion du monde (Jonathan Mahoto) et celui qui a introduit ce sport dans l’Hexagone (David Smite).
Bref, ils ne sont pas prêts d’oublier les 3 jours passés dans la désormais fameuse cité de Gonfreville. «La première chose qui nous a fait plaisir, c’est que nous n’étions pas ridicule. C’était la première fois que les jeunes se mesuraient à d’autres et en plus pendant les championnats de France», explique Guillaume Simonet de Laborie, un des profs qui porte l’Association sportive de Double Dutch du K2. «Et quand on connaît nos conditions de travail et d’entrainement par rapport aux métropolitains, on s’en est bien tirés. On a même eu des félicitations».
Des clubs bien équipés
Car face à eux, ils n’avaient effectivement pas d’autres membres associations sportives de collèges mais bel et bien des sportifs qui s’entrainent dans des clubs. «Nous, on s’entraine deux heures par semaines et la plupart des jeunes ne pratiquaient que depuis cette année. Dans des clubs, les temps d’entraînements sont bien longs et ils bénéficient de matériels qui changent vraiment la donne», souligne Guillaume Simonet.
Pour ces championnats, les Kawéniens devaient disputer une double épreuve. D’abord, la vitesse. «Pendant deux minutes, il faut faire le maximum de pas dans les cordes, alternativement pied droit, pied gauche. On avait un objectif de 230 pas. A cause du stress, on a fait un peu moins. Mais on était à la hauteur ou meilleurs que pas mal de métropolitains». Ensuite, place au freestyle, une démonstration absolument libre de toutes les figures réalisables entre deux cordes qui doivent impérativement tourner en continu.
Du matériel pour oser les figures
«On a présenté par exemple le tic-tac. Ça consiste à sauter sur les mains puis à revenir sur les pieds. C’est une figure qu’on a travaillé parce qu’on pouvait se le permettre», souligne Guillaume Simonet. Car si les clubs métropolitains et même réunionnais proposent des figures bien plus spectaculaires, c’est qu’ils disposent de fosses en mousse pour tester des figures sans risquer la moindre blessure. «Nous, on est sur du goudron ou des tatamis. Donc, les jeunes ont logiquement des appréhensions».
Il n’est pas encore question de proposer des roue-salto-rondade-salto arrière pendant que les tourneurs font eux aussi des saltos latéraux, un des enchaînements les plus spectaculaires de ces championnats de France… Mais les ambitions des Mahorais sont là. «Franchement, avec les qualités de nos jeunes, les capacités acrobatiques ou de détente, on peut atteindre le niveau national», assure Guillaume Simonet.
Des contacts et des devoirs de vacances
Ces championnats ont également été l’occasion de nouer des contacts avec le club de La Réunion. Et il n’est pas impossible que des échanges se mettent en place pour la prochaine année scolaire… histoire de profiter de leur savoir-faire et de leurs équipements et de leur donner aussi, quelques uns de nos points forts.
L’UNSS Mayotte pourrait aussi être à l’affut d’une discipline que le sport scolaire a permis de bien développer en métropole, d’autant que les deux profs (Hervé Cerisier qui a introduit la discipline à Mayotte et Guillaume Simonet) de l’AS Double Dutch du K2 sont encore en terre mahoraise l’an prochain.
En attendant, les Double-Dutcheurs du K2 ont des devoirs de vacances. S’ils en ont pris plein les yeux à Gonfreville, ils ont promis de transformer les plages de Mayotte en terrain d’entraînement pour maîtriser toujours plus de figures et donner envie à d’autres de suivre le mouvement, entre les cordes.
RR
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