28.8 C
Mamoudzou
lundi 20 janvier 2025

Une médiation entre jeunes de Cavani-Doujani tentée et réussie par Chamassi

Chamassi a monté son groupe de médiation dans la journée
Chamassi a monté son groupe de médiation dans la journée

Dès ce mercredi matin, le capitaine Chamassi a contacté les adultes référents des villages de Doujani, Cavani et une partie de Mandzasoua, certains parents et 15 jeunes délégués: « Cinq de chaque village, les plus virulents d’entre eux. » Il a embarqué tout ce petit monde à 14h dans son véhicule personnel, direction le manguier de la pointe Mahabou, idéal pour palabrer: « Au long de la discussion, ils ont compris qu’ils étaient, souvent malgré eux, poussés à s’agresser entre eux. »

Ils sont notamment revenus sur les faits qui ont créé la guérilla urbaine que l’on a connue. Au départ, c’est un jeune de Doujani qui s’est fait voler son portable,et s’est rendu au commissariat pour déposer plainte en présence de ses parents. Une plainte qui a du être noyée dans la masse, et le jeune a eu vite fait de décrier l’efficacité de la police et de basculer dans le règlement de compte que l’on sait. Doujani contre Cavani, et habitants et véhicules en ont fait les frais, « poussés par quelques adultes qui ont aiguisé leur colère en les montant les uns contre les autres », traduit Chamassi, les échanges se faisant en shimaoré.

« La force reste à la loi »

Une paix fragile, mais toujours bonne à tenter
Une paix fragile, mais toujours bonne à tenter

S’apercevant de cette manipulation, ils ont débattu, « ils ont fini par se serrer la main », et ont échangé leur numéro de portable, « pour casser dorénavant les éventuelles rumeurs de vengeance ». Et en se quittant, se sont jurés de tout arrêter à partir de ce soir.

Certains ont essayé de négocier l’arrêt des poursuites judiciaires, « la force reste à la loi », leur a répondu Chamassi, « tous ceux qui ont cassé des véhicules doivent s’attendre à une sanction ferme », leur promettant d’être le premier à les interpeller s’il le fallait.

Mieux, un parent a invité l’ensemble des jeunes à participer au hishima de leur fils, « sorte de cérémonie avec des cadeaux », et ils se sont ensuite ramenés mutuellement dans les villages, « ils discutaient comme s’il ne s’étaient rien passé », s’étonne Chaharoumani Chamassi.

Mais il ne savait pas que sa journée n’était pas finie… Lorsque les jeunes de Mandzasoua sont rentrés chez eux, certains ont manifesté leur mécontentement de ne pas avoir été convié, le capitaine de police y est donc reparti, pour se lancer dans de longues explications devant 200 jeunes, qui ont fini par prier un doha ensemble pour sceller leur entente.

Chamassi croise les doigts. Pour l’instant, ce soir, tout est calme du côté de Doujani-Mtsapéré…

Anne Perzo-Lafond

Le Journal de Mayotte

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Le plan de bataille du maire de Mamoudzou pour la rentrée scolaire

Accueillir les enfants coûte que coûte, et même s’il faut momentanément passer par la triple rotation et les « écoles de campagne », c’est l’objectif du volontaire Ambdilwahedou Soumaïla. Décoiffés par un double cyclone, mobilisés comme centres d’hébergement d’urgence et parfois pillés, les établissements scolaires ont beaucoup donné.

Post-Chido : L’appel à l’aide des agriculteurs du Sud de Mayotte

« J’ai connu l’abondance, aussi bien tant au niveau...

Cyclones : La proposition biaisée de commission d’enquête du groupe LFI-NPF sur l’impréparation de Mayotte

Sautant sur la demande du sénateur Omar Oili d’investiguer sur la gestion de crise post-Chido, une soixantaine de députés La France Insoumise-Nouveau Front Populaire signent un texte partial.

« Il faut 8 à 10 mois pour rouvrir les hôtels et restaurants sinistrés », selon le grand chef Thierry Marx

C’est en tant que président conférédal de l’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie que Thierry Marx était de passage à Mayotte ce vendredi. Il est porteur d’une demande de revalorisation des aides pour relancer le secteur économique auprès de Manuel Valls.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com