29.8 C
Mamoudzou
lundi 27 janvier 2025

Mouvement social: En situation de crise, l’hôpital fonctionne malgré tout

L'entrée du CHM.
L’entrée du CHM: marche à pied pour les patients et les personnels qui le peuvent

Ce jeudi, comme tous les matins depuis le début du mouvement social, c’est réunion de crise au CHM. Car quelques soient les circonstances, l’hôpital central de Mamoudzou comme les centres de référence (Dzoumogné, Kahani, Mramadoudou et Petite Terre) et les dispensaires doivent continuer à fonctionner pour prendre en charge les patients.

«Cette réunion de coordination réunit les cadres de pôles, les chef de pôles, les médecins et la direction. Elle vise à faire un point complet quotidiennement. Il faut qu’on sache les personnels qui ont pu se rendre à leur poste et que l’on regarde tous les problèmes logistiques qui se posent à nous», explique Catherine Barbezieux, directrice adjointe qui pilote ces points quotidiens en l’absence du directeur Etienne Morel, en rendez-vous au ministère de la Santé à Paris.

Car si les déplacements sont très compliqués, l’activité n’a pas pour autant baissé à l’hôpital. Les patients se rendent en effet dans les hôpitaux à pied. A Mamoudzou, seules les opérations programmées ont été annulées mais le bloc continue de fonctionner pour les urgences.

Les difficultés des personnels

Les problèmes qui se posent au CHM sont de plusieurs nature et différents en fonction des différents sites. C’est essentiellement la question de l’acheminement des personnels auquel l’hôpital doit faire face de façon permanente, dans une institution qui fonctionne 24h/24. «On a des personnes qui n’ont pas pu venir travailler depuis 10 jours. Du coup, c’est essentiellement les mêmes qui sont là et en plus petit nombre… Ils commencent à être vraiment épuisés», confie une PH.
Certains horaires ont été aménagés et l’hôpital a proposé à certains personnels de dormir sur place, comme dans certains dispensaires, là encore en bouleversant l’amplitude de travail.

Le CHM
Réunion de crise tous les matins pour continuer à faire fonctionner le CHM

Pour beaucoup, c’est le système D. Certains font une partie du trajet depuis leur domicile en voiture puis laissent leur véhicule à l’entrée de Mamoudzou pour finir à pied. Parfois, l’hôpital a envoyé des ambulances derrière des barrages: des personnels passent à pied et sont récupérés une fois le blocage traversé. «Tout le monde est très fatigué. Parce qu’en plus du travail, il faut aussi faire avec les tensions à l’extérieur. On ne sait jamais comment on va pouvoir arriver, quand et dans quelles conditions on va pouvoir repartir. Et puis on est tous confrontés au même problème, de l’école des enfants. On ne sait jamais si c’est ouvert ou pas… Malgré tout ça, on arrive quand même à assurer l’essentiel», rajoute une infirmière.

Anticiper et s’adapter pour les approvisionnements

L’autre question est l’approvisionnement des différents sites en médicaments et en dispositifs médicaux. Le spectre de 2011 où des bateaux avaient été mobilisés pour amener les médicaments du pôle logistique de Longoni à Mamoudzou est encore dans toutes les mémoires. A l’heure actuelle, rien de tel. «On a beaucoup anticipé, on fait circuler des camions le soir, on s’est énormément adapté. Mais pour l’instant, les tronçons entre Longoni et Mamoudzou ne sont pas trop bloqués et les rotations de barges permettent d’alimenter Petite Terre», explique une pharmacienne.

.
Les ambulances parviennent à passer les barrages

De même, la circulation des ambulances est ralentie mais généralement, après vérification des personnes transportées, les grévistes qui tiennent les barrages les laissent rejoindre les points d’urgence. C’est d’ailleurs le sens de la consigne passée par l’Intersyndicale.

Au final, l’hôpital continue donc ses missions en situation de crise. Et comme à toute chose, malheur est bon, certains parviennent à y trouver des points positifs. «On est très très fatigués mais il se passe aussi quelque chose de bien», raconte un médecin. «Certains sont très alarmistes, d’autres plus mesurés mais une chose est sûre: on constate une réelle solidarité dans les équipes. Personne ne râle, tout le monde s’entraide et les liens se resserrent… Mais il ne faudrait pas que ça dure encore trop longtemps.»

RR
www.lejournaldemayotte.com

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

SMAE : Fermeture de la distribution d’eau

SMAE – Mahoraise des Eaux informe les usagers des...

Rentrée scolaire : Après les profs, place aux élèves !

Malgré des résistances, le Recteur de Mayotte et le maire de Mamoudzou organisent un retour progressif des élèves dès lundi 27 janvier, en fonction des moyens humains et matériels disponibles après le passage du cyclone Chido six semaines plus tôt.

Les sénateurs examinent un projet de loi d’urgence considérablement enrichi

Comme leurs collègues députés, c’est en Commission des Affaires économiques que les sénateurs ont vu arriver un texte amendé. Deux articles ont disparu, et d’autres ont été abondés de plusieurs points destinés à sécuriser le secteur économique mahorais.

Drissa Samaké nommé directeur général de Ewa Air

Drissa Samaké, 42 ans, vient d’être nommé directeur général de la compagnie aérienne Ewa Air. Avec un arrêt forcé puis une reprise des activités limité à cause du cyclone Chido, le nouveau commandant de bord aura comme défi de relancer la compagnie, sans oublier toutefois les mahorais qui souhaitent voir le tarifs des billets d’avion baisser.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com