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lundi 17 février 2025

Bientôt la création d’un IFSI à Mayotte par la Croix-Rouge assure son président Philippe Da Costa

Philippe Da Costa, le président de la Croix-Rouge française était à Mayotte la semaine dernière pour constater le travail de ses équipes sur le terrain. Même s’il a connu des catastrophes comme les tremblements de terre au Maroc et en Turquie ces dernières années, Chido n’a fait qu’exacerber la vulnérabilité de notre territoire selon lui.

Philipe Da Costa n’en est pas à sa première visite à Mayotte puisqu’il a déjà fait 4 déplacements dans notre île et a pu voir le développement croissant de la Croix-Rouge. « Depuis 2017, nous avons renforcé notre présence sur ce territoire, si bien que nous avons actuellement 200 collaborateurs et une centaine de bénévoles. Nous faisons ainsi de la prévention spécialisée, des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), ainsi que des programmes d’eau pour l’assainissement notamment. Une semaine avant le passage du cyclone nous avons envoyé des cadres nationaux opérationnels afin qu’ils puissent coordonner après le passage de Chido, et dès les premières heures qui ont suivi nous avons envoyé du matériel depuis notre plateforme régionale située à La Réunion », explique-t-il. Ce sont ainsi plus de 140 tonnes de bâches, de tentes, de kits d’hygiène ou encore des centres de traitement de l’eau qui ont été acheminées depuis le 14 décembre dernier.

5.000 consultations médicales en deux mois

Philipe Da Costa lors de sa visite à Sada la semaine dernière (Bertrand Fannonel)

Parmi les missions de la Croix-Rouge figure notamment l’activité de soins auprès de la population. « Nos équipes ont effectué plus de 5.000 consultations médicales depuis le 14 décembre 2024. Nous avons aussi renforcé les équipes du SAMU, fait des évacuations vers le CHM et mis en place des protocoles contre la propagation du choléra », poursuit le président de la Croix-Rouge française. La semaine dernière, l’association a également procédé à des distributions notamment à Acoua et Sada. « C’était essentiellement des kits de mise à l‘abri (bâches, …), des produits d’hygiène comme du savon et des couches, mais aussi des fournitures scolaires. A Sada nous avons distribué pas moins de 500 colis alimentaires », même s’il a regretté qu’en dépit de ce chiffre important il n’y en avait pas assez pour tout le monde.

En outre, la Croix-Rouge a produit plus de 200m3 de litres d’eau grâce à ses 2 stations de traitement et distribué 5.000 cartes SIM avec le concours de l’opérateur Orange. « Une de nos missions est aussi ‘d’aller vers’, et de rétablir les liens familiaux. C’est un territoire vulnérable de par sa jeunesse et sa pauvreté… Chido a marqué la population qui a subi un choc traumatique. C’est pour cela que nous allons mettre en place un programme autour de la santé mentale. A la Croix-Rouge on veut prendre notre part sur ce sujet… ».

La création dans les semaines qui viennent d’un IFSI

C’est l’une des priorités dans les semaines et les mois à venir pour Philippe Da Costa : la création d’un Institut de Formation en Soins infirmiers (IFSI). « La Croix-Rouge va amener son savoir-faire… On va faire venir des gens sur place pour que l’on puisse monter en puissance et accélérer dès cette année pour la création d’un IFSI et avoir une première promotion dès la rentrée de septembre, même si c’est en mode dégradé. Ce territoire a besoin de personnels, c’est un enjeu important ». De plus la Croix-Rouge va créer une plateforme logistique en Grande-Terre avec du matériel stratégique pour le mettre à disposition, si besoin, en cas de nouvelle catastrophe. « Nous avons un centre en Petite-Terre, à côté de l’aéroport, mais nous avons vu qu’avec les barges qui ne fonctionnaient pas nous ne pouvions acheminer le matériel jusqu’en Grande-Terre, ce qui était un gros problème ».

Une des missions de la Croix-Rouge est aussi de faire de la prévention

Enfin, la Croix-Rouge compte également accentuer son travail sur la prévention et la sensibilisation en situation de crise. « Nous devons préparer la population aux risques et renforcer la résilience. Mon sentiment c’est que c’est un territoire au potentiel, à l’énergie, et à la résilience exceptionnels mais que c’est aussi un terrain humanitaire par excellence de par les facteurs sismiques et cyclonique auxquels il est soumis, mais aussi par les crises systémiques nombreuses, comme les problèmes liés à l’eau, le choléra, etc. ».

Les équipes de la Croix-Rouge vont continuer de se relayer depuis l’Hexagone par vagues successives de 50 volontaires, tous les 15 jours, jusqu’au début du mois de mars. « Nous ferons à ce moment-là une évaluation, voir ce qu’il faut amplifier ou diminuer…car nous ne sommes pas dans la reconstruction mais en phase de post-urgence pendant encore plusieurs mois ».

B.J.

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