Si chaque année en France, 50 000 personnes sont victimes d’un arrêt cardiaque, à Mayotte, en 2018, le nombre de cas recensés s’élevait à 310. Néanmoins, seulement un tiers de ces victimes ont pu bénéficier des gestes de premiers secours. Une prise en charge encore bien trop restreinte au vu de l’ampleur du phénomène; d’autant que pour chaque minute perdue, les chances de survie diminuent de 10%. Une course contre la montre dans laquelle il ne suffit pourtant que de quelques gestes bien précis pour sauver une vie. Toutefois, en l’absence de formation et compte tenu du manque d’accès aux défibrillateurs automatiques extérieurs (DAE), la réactivité des témoins d’un arrêt cardiaque peut en être grandement limitée.
Ainsi, pour pallier ces déficiences, l’Agence régionale de santé de Mayotte, la Préfecture, ainsi que le Conseil départemental et la CSSM, en collaboration avec l’association Sauv Life, organisent la semaine de mobilisation sur l’arrêt cardio-respiratoire, du 28 mars au 1er avril. Il s’agit d’enseigner auprès du plus large public possible les gestes de premiers secours. Dans ce cadre, des rencontres et formations sont prévues afin de sensibiliser la population mahoraise, notamment avec l’organisation de 3 démonstrations des gestes de premiers secours le jeudi 31 mars et le vendredi 1er avril.
L’objectif de ces manifestations ? S’assurer de la bonne utilisation d’un défibrillateur et de la compréhension de l’organisation de la chaîne de secours; sachant que le simple fait de composer le 15 ou le 18 permet d’entrer en communication avec un professionnel en capacité de guider sur la manière de réaliser les gestes essentiels en attendant l’intervention des secours.
En outre, une utilisation dans des bonnes conditions d’un DAE contribue à augmenter les chances de survie d’une personne victime d’un arrêt cardio-respiratoire de 40 %. A Mayotte, pour l’heure, seuls 6 de ces appareils ont été déclarés. Placés dans des endroits fréquentés – entre autres à Mamoudzou, Dembeni, Passamainty et M’tsangamouji – ils sont faciles d’accès afin de diminuer autant que possible le délai de prise en charge de l’arrêt cardiaque. Néanmoins, si le nombre de DAE est relativement faible, cela tient surtout de l’absence de déclaration des organismes. Dès lors, ils n’apparaissent pas dans la base de données nationale.
Par ailleurs, afin d’améliorer la réactivité de la prise en charge, l’application Sauv Life va être déployée à Mayotte. Elle permettra aux volontaires, qu’ils soient professionnels de santé ou non, d’être alertés par les services du SAMU afin de d’accroître la réactivité d’intervention auprès d’une victime d’arrêt cardio-respiratoire. Premier maillons de la chaîne de secours, les citoyens ont ainsi une responsabilité à l’égard de tous.
Pierre Mouysset