Les parlementaires des Outre-mer s’étaient insurgés face à la réduction de 12% des crédits de la Mission Outre-mer. Le sénateur Saïd Omar Oili était notamment cosignataire du texte « Non aux coups de massue sur les Outre-mer ! » Comme nous l’avions précisé, cette Mission ne concentre que 11% du budget global alloué aux Outre-mer. Les autres crédits sont représentés dans chaque ministère et étaient débattus au Sénat ce mercredi dans le cadre du Projet de loi de Finances 2025.
Au nom du groupe RDPI, la sénatrice mahoraise Salama Ramia s’est élevée contre la baisse de l’effort financier global de l’État en faveur des Outre-mer qui se monte à 19 milliards d’euros en autorisations d’engagement (AE) et 21 milliards en crédits de paiement (CP), soit une baisse de 4 % en AE et 3 % en CP. « Le groupe RDPI proposera un amendement pour rétablir les crédits au niveau voté en 2024. Cet ajustement permettra de garantir la continuité des actions engagées ». Elles détaillaient les axes où l’investissement doit être pérennisé : les entreprises, les prêts de développement outre-mer, le coût de la vie, le SMA, LADOM, le programme « Conditions de vie en outre-mer », les Contrats de convergence qui enregistrent une « baisse de crédits de paiement de 76% », et enfin les crédits du fonds de secours en Outre-mer.
« Pas de compétition entre les outre-mer », invite Manuel Valls
Le gouvernement ayant déposé des amendements pour rehausser le budget uniquement de la Mission Outre-mer, en faveur de la Nouvelle-Calédonie après les émeutes à hauteur de 200 millions d’euros, et de Mayotte en (re)construction qui bénéficie de 100 millions d’euros, il se monte désormais à 3,5 milliards d’euros en engagement et 3 milliards en crédits de paiement.
Alors qu’un sénateur appelait à ne pas « déshabiller Paul pour habiller Jacques, » et que la présidente de la Délégation sénatoriale aux Outre-mer, Micheline Jacques, appelait à « l’équité » entre les territoires, le ministre des Outre-mer Manuel Valls rétorquait qu’il n’y avait « pas de compétition » mais « un fléchage rendu nécessaire par les urgences, Mayotte, la Nouvelle Calédonie, la vie chère… ». Il invitait à travailler en conseil interministériel des Outre-mer pour « se donner des perspectives de long terme pour chacun des territoires ». Et rajoutait, « il faudra aller plus loin pour Mayotte ». C’est dit.
A.P-L.