« A quelques jours près ». Cette expression, on l’aura entendue à Mayotte. De la bouche de l’ancien ministre des Outre-mer Philippe Vigier à propos des capacités de stockage d’eau quand les retenues collinaires étaient à sec l’année dernière, « à quelques jours près, ça va passer ! » Et maintenant pour la population démunie de tout.
On ne pouvait supposer à l’époque qu’on retomberait encore plus bas, avec la pénurie de denrées alimentaires en plus. Les habitants de certaines zones n’ont plus rien à boire, ni à manger. Les coupures électriques ont vidé les frigo et périmé les contenus des congélateurs, les vents de 220km/h ont déraciné les manguiers, en pleine saison, et les bananiers, et saccagé les plantes comme le manioc ou le songe.
On ne peut que miser sur les pêcheurs pour ceux qui ont encore un bateau, et en espérant que les vents faibles que l’on connait actuellement se maintiennent, alors que nous sommes en période de kashkazi.
Les grandes surfaces se vident, le stock de HD diminue apprend-on, la seule grande surface qui prenait la carte bleue. La chaleur est accablante, les habitants ont soif, et ils ne peuvent acheter de bouteilles d’eau faute d’argent liquide.
Face à cette situation très tendue de faim et de soif, les actions de collecte de dons se multiplient un peu partout, et avec les premières arrivées d’avions, les distributions alimentaires peuvent commencer dans chaque commune, indique la sénatrice Salama Ramia qui invite à contacter sa mairie pour connaître les points de distribution. Pour ceux qui ont une connexions et assez de batterie. Heureusement, on assiste à un formidable élan de solidarité sur place. Les commerces de proximité que sont les doukas auraient encore des produits, notamment à Koungou.
A.P-L.